C’est le titre de The Economist print edition de cette semaine. L’auteur du papier décrit une situation incontestable qui doit nous réveiller. C’est ainsi que le monde nous voit. Je réfute cependant une bonne partie des analyses. Mon diagnostic est différent. Selon moi, la France est plutôt malade de ses élites que de son peuple. Celles-ci sont comparativement plus nombreuses que dans bien d’autres pays voisins et concurrents. Elles sont sélectionnées sur la base de concours incroyablement complexes et sélectifs, mais aucune prime n’est donnée à la responsabilité, l’audace, le risque, le courage, la constance, l’indépendance d’esprit. Si j’ajoute que le produit de cette sélection est formé dans un moule qui ne forme pas seulement des esprits mais surtout des bataillons entiers pour cuirasser des corps rongés par un corporatisme unique au monde, chacun aura compris, qu’en dehors de l’ex Russie soviétique, il n’existe aucun Etat en Europe qui fonctionne ainsi. Est-ce fatal ?

Non ! Il suffit que quelqu’un de déterminé se lève. Propose aux Français de mettre fin à cette situation stupide et mortelle, et il avancera sous les applaudissements. Certes, il lui faudra supporter toutes les accusations de populisme. Peu importe. L’essentiel est de moderniser le système envers et contre lui. Mon idée est qu’il suivra très vite celui qui aura l’audace de le pendre à la gorge car je ne connais quasiment personne qui soit prêt à sacrifier son rang (encore moins son sang) et sa réputation mondaine pour sauver un ordre périmé. Alors quand ? A l’évidence durant la prochaine législature. Celle-ci sera décisive. Si cette réforme copernicienne ne s’impose pas, ce sera la rue et l’aventure. De toute manière toutes les notations internationales signifieront à la France et aux Français leur déclassement et la baisse vertigineuse de leur niveau de vie. Le ou la nouvel élu de 2007 n’aura pas le choix. Ne rien faire ruinera son crédit et l’empêchera vraisemblablement de finir son mandat. Nous n’avons donc pas à stresser. La modernisation de la France est inscrite, sans qu’elle le sache, dans ses gènes. Avancer ou mourir, c’est le seul choix offert aujourd’hui aux Français. Je connais d’avance leur réponse.
 »The art of the impossible. »