Je n’en étais pas sûr, il y a plusieurs années. Pensant naïvement que la sagesse l’emporterait, que le tabou serait enfin levé, et qu’un traitement raisonnable de cet impôt économiquement stupide serait mis en oeuvre pour l’ensemble des biens. Comme il semble n’en être rien. Agissons. Plus d’un demi-million de déclarations soit 17 % de plus sur un an. L’explosion de l’immobilier alimente ce nouveau bond. Qui est sans commune mesure avec l’évolution des revenus de la catégorie des redevables dont le patrimoine se résume à leur habitation principale. Je ne crois guère aux vertus du bouclier fiscal pour résoudre ces problèmes. Sortons donc enfin de l’assiette de cet impôt ladite habitation principale. Laquelle fait d’ailleurs l’objet désormais d’un véritable traitement juridique et fiscal séparé : la déductibilité des intérêts d’emprunt, les réductions ou déductions d’impôt pour les gros travaux, le ravalement des façades, ou encore, les travaux d’isolation en vue d’économiser l’énergie. Notre droit civil la considère déjà comme un élément à part du patrimoine. C’est le sens de dispositions législatives érigeant le logement comme élément essentiel de la protection des familles et des individus. Par exemple le droit au maintien dans le logement pour le conjoint survivant ou l’insaisissabilité du domicile familial de l’entrepreneur. C’est bien parce que notre droit civil a voulu prendre en compte ce fait qu’il a ainsi esquissé un statut civil de la résidence principale. N’est-il pas temps de la doter d’un statut fiscal ? Qui rendrait parfaitement logique son exonération au regard de l’ISF. Plafonnée, si l’obsession égalitaire continue de sévir en France.