Le 14 août 2008 à Pékin restera une date référence de la natation française: pour la première fois, un Français, Alain Bernard, s’est adjugé l’épreuve reine d’un des sports rois de l’olympisme, le 100 mètres nage libre. En 47″21, à un centième de seconde seulement de son record d’Europe, l’Aubagnais a fait retentir une Marseillaise rarissime dans les bassins puisque seul avant lui, Jean Boiteux s’était offert l’or en natation masculine. Cinquante-six ans plus tard, le sprinteur le plus titré de la saison a logiquement ajouté un titre olympique aux titres national et européen déjà enlevés en 2008.

Selon l’express.fr : le Français a parfaitement pris la mesure de son plus sérieux rival cette année, l’Australien Eamon Sullivan, qui repartira de Pékin nanti d’un nouveau record du monde en 47″05, mais seulement d’une médaille d’argent sur cette distance.
Alain Bernard, effondré après la perte du relais 4X100 mètres lundi, a en outre pris sa revanche sur son vainqueur d’alors, l’Américain Jason Lezak, médaillé de bronze en 47″67. « C’est énorme. Quand j’ai touché, je me suis dit, ça y est, je l’ai fait. Tellement de choses se concrétisent en même temps », a confié Alain Bernard, radieux, après son exploit pour une fois authentiquement historique.
Cette finale fut le point d’orgue d’une saison inouïe en sprint, ou le record du monde du 100m, effacé par le Français en mars aux Europe, n’a cessé de passer de main en main. D’Eindhoven à Pékin, Alain Bernard boucle une saison parfaite, qu’il poursuit dès jeudi soir par les séries du 50 mètres.

« ME VOILÀ BIEN BRONZÉ AVANT LES VACANCES »

Comme il l’avait fait lundi sur le 100m brasse, en conservant sa médaille de bronze de la distance, Hugues Duboscq avait donné le ton de cette journée en doublant la mise sur la distance supérieure.
En 2’08″94, nouveau record de France, le Normand s’est affirmé sans conteste comme le meilleur brasseur européen, loin cependant de l’intouchable Japonais Kusoke Kitajima, premier à réussir un double doublé dans la spécialité.
« Me voilà bien bronzé avant de partir en vacances », a résumé Hugues Duboscq, doublé dans les derniers 50 mètres par l’Australien Brenton Rickard.
Si l’exploit d’Alain Bernard fait date, le Water Cube de Pékin a surtout vibré après le doublé réussi par les nageuses chinoises sur 200 m papillon, ou Liu Zige a dominé sa compatriote Jiao Liuyang en 2’04″18, effaçant d’une seconde et de 12 centièmes l’ancien record du monde de la distance.
Longtemps en lice pour le bronze, Aurore Mongel a quelque peu présumé de ses forces et finalement échoué à la sixième place: « Je me suis un peu crispée, a-t-elle avoué. Mais sixième aux Jeux, je n’ai pas de regrets. »
La fatigue occasionnée par cette finale s’est peut-être néanmoins ressentie dans le relais 4×200 m nage libre, ou le quatuor français avait de solides espoirs, après avoir réussi la veille le meilleur temps des séries, record olympique à la clef.
Les Tricolores n’ont pu récidiver. Coralie Balmy a eu beau passer en tête aux premiers 100 mètres, Ophélie-Cyrielle Etienne et Aurore Mongel ont dû regarder partir les Australiennes, sacrées en 7’44″31, nouveau record du monde, comme dans presque toutes les finales de ces Jeux.