pacte_majoritaire.jpg Je lis beaucoup ce qui s’écrit actuellement sur l’art et la manière de « rebondir » pour la majorité présidentielle au lendemain de la défaite des régionales.
S’il est exact qu’il ne faut jamais nous laisser emporter par nos émotions ni chercher de bouc émissaire en acceptant notre responsabilité collective, sans doute chacun doit-il cependant être reconnu pour sa propre responsabilité individuelle à hauteur de ses pouvoirs et de son influence sur le système.
Tout d’abord, pouvons-nous, devons-nous nous exprimer librement ? Je le pense, parce qu’à force de taire nos intuitions, de nous tenir à des réserves parfois lâches, nous perdons le sel démocratique qui fait la vitalité d’une vie politique sereine voire nous trompons nos dirigeants qui peuvent s’abandonner à croire qu’ils tutoient le génie en continu.
Puis, voilà deux mois que nous nous tenons à un silence parfois pesant au motif justifié qu’il ne fallait pas perturber le scrutin. C’est totalement vrai et notre premier devoir était de ne pas compliquer plus encore la tâche de nos candidats qui, sur le terrain, devaient déjà vivre chaque jour le mécontentement réel de nos électeurs.
Le verdict étant tombé, la parole est désormais libre.
J’entends parler d’un nouveau pacte majoritaire pour prendre en compte les attentes et les inquiétudes que les Français ont exprimées à l’occasion des régionales. Pourquoi pas ? Toutefois, les trois piliers identifiés me semblent insuffisants. Si celui du redressement de nos finances publiques est primordial, celui de la pratique de nos institutions ne l’est pas moins.
S’agissant de nos finances publiques, pour faire simple, il me semble nécessaire que le Président de la République, dans un souci de transparence qui l’honorerait s’engage à faire réaliser 6 mois avant les prochaines élections présidentielles un audit de la situation de nos comptes publics, à l’instar de ce qui avait été fait à deux reprises par Messieurs Bonnet et Nasse (mais, à tort, après les élections pour les 2 premières expériences). C’était d’ailleurs une recommandation de M. Bonnet lors du dernier audit. Ainsi le débat présidentiel pourrait se tenir dans un climat de responsabilité et de haute considération pour par parvenir à un consentement éclairé des Français.
S’agissant de la pratique des nos institutions, je suis surpris que personne ne souligne l’absolue nécessité d’en revenir aux sources, à l’esprit et à la lettre de la 5ème République : le Président préside et accomplit son PREMIER devoir qui est celui de veiller au respect de notre constitution (art 5). C’est le Gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation (art 20). C’est le Premier Ministre qui dirige l’action du gouvernement (art 21). Ces sages principes ne sont pas inutiles à rappeler, dans l’intérêt de tous. Leur respect aurait permis de donner plus de sérénité à l’action publique au cours de ces dernières années. Puis, je ne doute pas que ces principes restent au cœur des convictions de nos responsables politiques puisqu’ils n’ont pas été modifiés, lors de la dernière révision constitutionnelle.
Enfin, s’agissant de l’organisation de la majorité présidentielle, il est probable que la reconstitution d’une force politique au centre, à l’image de ce que représentait précédemment l’UDF, serait la meilleure solution pour tous ceux qui, aujourd’hui à l’UMP, s’accommodent mal d’une pratique qui s’apparente davantage à l’organisation militaire qu’au management participatif. De nombreux électeurs, et c’est cela l’essentiel, se retrouveraient mieux dans ces valeurs héritées de la démocratie chrétienne qui affirment la primauté de la personne humaine et qui souhaitent la partager dans la concorde et dans le respect mutuel.
Voici quelques idées sur lesquelles, il me sera agréable de vous lire.