Acteurs Publics publie aujourd’hui un article intitulé « la seconde carrière des parlementaires » .

Il m’incite à suggérer une analyse complémentaire que je nommerai « le sens d’une vie ». En effet, nos existences sont souvent le fruit du hasard, d’enchaînements scolaires, universitaires, professionnels, familiaux.
Pour ma part, j’ai toujours estimé que ma vie ne saurait être exclusivement vouée à une seule activité professionnelle, sauf à perdre une vue essentielle sur le monde dans lequel je vis. C’est pourquoi, je me suis consacré avec passion, dans ma première vie professionnelle, au notariat ». J’y ai puisé des sensations rares qui m’ont conduit de mon étude d’Alençon à la Présidence du Conseil Supérieur du Notariat. Puis la tentation de l’engagement public est venue et j’y ai cédé avec la même passion, tant dans l’exercice de la fonction de Maire d’Alençon que comme créateur de la Communauté Urbaine, comme Président de la Commission des Finances au Sénat et ministre du budget. Ce, après avoir participé, avec Didier Migaud, à la refondation de notre « Constitution Financière », la LOLF.

Aujourd’hui, j’ai intégré une Institution Supérieure de Contrôle et c’est un nouvel angle de compréhension de l’action publique qui s’offre à moi. J’ai d’ailleurs conservé la Présidence du Conseil Général pour alterner, au cours de la semaine, théorie et pratique. J’en suis donc à trois carrières si je compte bien et non deux comme le suggère Acteurs-Publics.

Est-ce-la dernière ? J’espère bien que non. Le jour où j’aurai renoncé à tout mettre en œuvre pour changer le monde, le rendre plus paisible, plus respectueux de chacun, plus humain, plus généreux, cela voudra dire tout simplement que j’aurai perdu le goût de vivre et que la fin sera proche. Mon grand bonheur, au-delà de ma famille qui restera l’essentiel, aura été de parfaitement connaître la sphère privée avec ses règles, ses ombres, ses lumières, puis la sphère publique avec ses idéaux, l’influence décisive qu’elle exerce sur l’avenir de la planète, ses réussites, ses échecs. J’observe aujourd’hui le fonctionnement des organes qui jugent de l’usage fait des prélèvements effectués sur les ressources financières des citoyens. En somme, c’est un parcours parfaitement cohérent et logique !
J’aurai le sentiment d’avoir le droit de prendre un repos mérité une fois ma toute dernière pierre apportée à l’édifice consistant à mettre toutes ces sphères en réseau de confiance mutuelle au nom de l’intérêt général.
A plus tard pour la 4ème carrière.