La réconciliation entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, de leurs partis, les Centres, peut faire basculer l’histoire de la 5ème République. La prise de conscience qu’ils ont ainsi affiché est plus grande qu’eux ! Elle réalise un rêve tant de fois déçu : réconcilier les Français qui s’épuisent en divisions à l’intérieur même de leurs familles politiques, lesquelles ne servent plus qu’elles-mêmes. S’accrochant de manière pathétique aux dernières illusions d’un pouvoir qui leur échappe.

Oui, l’incapacité du corps politique à comprendre le réel de la vie du Peuple conduit tout droit à la révolte. Elle pourrait se traduire sous des formes multiples, imprévisibles, mais au bénéfice de forces qui n’ont d’autres buts que semer plus encore la discorde pour s’emparer d’un pouvoir sans partage.

Les Centres qui, depuis l’avènement de la 5ème République et plus encore depuis le mode d’élection du Président de la République fracturant le Pays en deux, n’avaient d’autres utilités que faire l’appoint. Cette condition d’assujettis les a pulvérisés en autant de chapelles qu’ils avaient de leaders. La crise économique, sociale et sociétale qui traverse le Pays a fragilisé l’édifice démocratique et les extrêmes ont fait monter les enchères. Le pire reste à venir. L’UMP ne sait plus à quel saint se vouer. Quant au PS, le désordre s’installe jusqu’au sein du gouvernement. Leur ticket, à l’un comme à l’autre, ne semble plus valable et leur déclin nous expose aux extrêmes.

C’est le moment où le cœur raisonnable et responsable de la France doit se rassembler, se lever, prendre la parole et appeler au sursaut. Borloo et Bayrou qui incarnent des valeurs identiques avec des choix différents avaient le « devoir d’Etat » de montrer l’exemple. Ils l’ont fait. Bravo et merci.

Maintenant, nous devons les aider. Car il faut très vite faire basculer le conformisme du déclin en sursaut d’espérance. C’est à une révolution des cœurs et à une révolution des consciences qu’il faut appeler. Une révolution douce évidemment, qui érige le respect mutuel en mode démocratique obligatoire. Une révolution qui dénonce et s’oppose à toutes les violences. Mais qui s’attaque aux vrais problèmes du Pays et n’hésite pas à les prendre à bras le corps quel qu’en soit l’ingratitude et l’exigence. Une révolution qui abolit les égos. Chaque leader devra aider les autres, aucun ne devra tirer la couverture à lui, tous devront changer le paradigme de la politique politicienne qui nous fait ressembler à l’Italie.

Quel beau défi. Il peut aider à ré enchanter des Français désemparés, résignés, hésitants entre colère et renoncement.

Borloo et Bayrou jouent gros. Non pas pour eux. Mais pour la France. Ils peuvent en quelques semaines lui rendre un sourire qu’elle n’osait plus. Un espoir qu’elle avait perdu. Une volonté à laquelle elle avait renoncé. Ils peuvent lever des foules pacifiques pour repartir à la conquête d’un destin choisi et non subi.

Ils doivent choisir les symboles forts pour que rien ne soit plus jamais comme avant ! Dire aux deux partis de gouvernement : le PS et l’UMP que leur monopole du pouvoir est supprimé. Qu’il est rendu aux Français. Qu’ils s’en portent garants et qu’ils n’apporteront désormais leur soutien qu’aux réformistes sincères et courageux. Bref, qu’ils sont aujourd’hui le cœur qui bat de la France qui se bat et qui proclamera enfin le courage comme vertu cardinale de la politique. Qu’une nouvelle démocratie est née et qu’elle s’appelle France ! La France qui se relève, la France qui croit, qui veut, qui reprend son destin en mains. Allons-y ! L’Europe et le monde nous attendent !

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