Ce lundi 21 octobre 2013, avec des responsables de la SAFER, des banques, de l’Agriculture, j’ai visité le haras de Ginai. Situé sur le canton d’Exmes, près du Haras national du Pin, ce haras est l’un des plus performants ornais dans le domaine des courses de trot en Europe.

IMG_5518En découvrant les infrastructures, les stratégies, la vision, les projets et convictions de son administrateur, Jacky Souloy, j’ai compris pourquoi les médias et le monde hippique ne cessaient de parler de Commander Crowe, la star qui a remporté de nombreuses victoires en Finlande ou en Suède à Solvalla, le plus grand hippodrome de Suède (80 jours de courses par an).

Si ses chevaux brillent tant sur les grandes pistes européennes, c’est parce que dans ce haras (2M € de chiffres d’affaire en 2013), tout est conçu pour la performance : dans ce centre d’entraînement ultra performant, les chevaux y sont traités comme de véritables athlètes de haut niveau  (calcul des rations alimentaires, récupération d’entraînement, soins kiné, spa…). Ses installations sont impressionnantes : 150 ha, 140 boxes, 6 pistes (dont 3 lignes droites de 1,6 km, 1 km et 2 km), 3 marcheurs, 1 tapis roulant d’entraînement et 1 spa. En 2013, l’entreprise compte 24 salariés dont 6 jockeys finlandais et 1 italien.

L’exposé de Jacky Souloy fut une véritable leçon d’économie. Cette entreprise qui a su passer de l’élevage historique à un élevage professionnel très structuré et performant, a étendu aujourd’hui ses activités à l’international dans la génétique et se distingue dans ses projets de recherche et développement : mesure des performances des chevaux en lien avec le labo du CIRALE et l’école véto de Maison Alfort, valorisation de la matière organique par la méthanisation…

Cette visite a été l’occasion de rappeler combien il était important que la filière équine française sache promouvoir son rayonnement dans le monde. Le cheval ornais (savoir-faire en matière d’élevage, d’entrainement et de formation) est une vraie filière économique qui s’exporte. L’Orne est le premier département français pour l’élevage de trotteurs et 2e pour les galopeurs. En 2012, le Département de l’Orne a investi 1,5 M € dans la filière équine, une filière économique majeure dans l’Orne (activités de loisir et lieu privilégié de nombreuses manifestations équestres). En 2001, le Conseil général de l’Orne avait aidé Jacky Souloy alors que son haras se trouvait encore à Occagnes et s’appelait l’écurie de Trémont.

Deux défis restent à relever, la pleine reconnaissance mutuelle entre les haras et les agriculteurs, et une audace renforcée à l’international qui suppose de trancher préalablement, au sein de la filière, quelques sujets de principes que seuls les professionnels peuvent aborder pour trouver un consensus entre eux.