Ce vendredi 23 mai, s’est tenue, au Conseil général de l’Orne, la 1ère édition de la Journée Gérard Burel. Je tenais beaucoup à rendre hommage à mon prédécesseur Gérard Burel, président bâtisseur. La magnifique réhabilitation du Quartier Lyautey, notre Hôtel du Département, nous le rappelle chaque jour.

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Lors du baptême de l’atrium G Burel, le 22 juin 2012, j’ai proposé l’organisation d’une journée annuelle d’échanges autour de la préservation et de la transmission du patrimoine, plus particulièrement orientée vers la problématique des indispensables changements d’usage pour les édifices remarquables.

Ce projet me tenait particulièrement à cœur et c’est pour moi, une profonde émotion de voir cette promesse remplie, et d’ouvrir ainsi un cycle de réflexions sur des sujets importants qui nous concernent tous et dont l’essor constituera une belle célébration de la mémoire de Gérard Burel. J’ai acquis la conviction profonde que nous ne pourrons conserver notre patrimoine à la condition préalable, essentielle et déterminante que nous lui trouvions un usage, pour aujourd’hui et pour demain.

Des colloques ponctuels ont déjà été organisés sur ce thème, comme en Seine-et-Marne en 2010. Mais il n’existe pas de rencontre régulière sur ce sujet qui intéresse aussi bien les professionnels du patrimoine que les élus ou les investisseurs éventuels

Dans l’Orne, de nombreux bâtiments attendent une nouvelle vie. Le Quartier Lyautey, quant à lui, traduit la métamorphose d’une ancienne caserne. Il regroupe les services départementaux depuis plus de 10 ans, reflète la nécessité très forte d’optimiser nos ressources et incarne un service public humain et performant.

Cette première journée, dense, ouvrira d’autres rencontres plus thématiques. L’ambition est d’en faire un rendez-vous national annuel, faisant connaître les exemples de réutilisation, réussites comme échecs, pour y réfléchir ensemble, qu’il s’agisse de méthodologie, de choix de programme ou de mode de financement, explorant en particulier les partenariats public/privé.

L’enjeu de la préservation, la réhabilitation et de la transmission du patrimoine est au cœur de la responsabilité des élus. Ils ne représentent pas seulement les générations présentes et votantes, mais aussi celles qui les ont précédés et celles à naître. Ils sont à l’échelle de société ce que les familles sont à la vie des citoyens, les maillons de ces longues chaines que sont les civilisations.

Le patrimoine témoigne de la gloire du passé d’un territoire, de l’ambition qui l’a porté. De cette ambition qui doit continuer à l’inspirer, sauf à décliner. Des savoir-faire qu’il incarne, du lien qu’il tisse entre les générations grâce précisément à la transmission qu’on en fait.

Mais le patrimoine n’a pas qu’un rapport avec le passé. Il nous interroge sur le présent et sur le futur. Il révèle beaucoup et porte les valeurs matérielles, morales et spirituelles qui cimentent notre société. Qui la consolide ou qui l’ébranle quand elles viennent à manquer. Il révèle aussi notre vitalité, notre foi dans l’avenir, nos peurs, nos espoirs, notre vision du monde et le modèle de vie que nous choisissons ou que nous subissons. Il reflète notre diversité, la richesse de notre culture. Il ancre notre sentiment d’identité, d’appartenance et de continuité. Il nous éveille à l’universel et au beau. Il enrichit nos émotions, nourrit notre fierté et nous aide à nous élever au-dessus de nous même pour prendre conscience de nos devoirs devant la société et devant l’histoire.

Enfin, oui, le patrimoine doit être vivant. Concilier respect de l’histoire et accueillir les commodités des temps modernes. Retrouver une utilité nouvelle souvent dans un autre usage.
Je veux remercier les équipes organisatrices en distinguant Servanne Hemery-Desmoulins qui a bien voulu accepter cette mission et qui a relevé le défi d’une main de Maître !

Rendez-vous l’an prochain pour la 2ème Journée Gérard Burel, sur un nouveau thème autour du patrimoine