Ce matin, la presse fait largement état de notre différend concernant la localisation de ce terrain. Ouvrir une polémique publique sur un débat jusqu’alors interne n’est pas du meilleur effet pour commencer l’année. Mon état d’esprit restera, quoi qu’il arrive, positif et pacifique. On peut parfaitement traiter paisiblement de sujets nécessitant des ajustements sans tapage médiatique. Nous avions d’ailleurs commencé à le faire oralement sans fracas inutile. S’il s’agit d’un feu de Bengale électoral, ne comptons pas sur moi pour ce genre d’artifice. Nos concitoyens attendent mieux de nous.

Prétendre que la position du Conseil Général est une surprise témoigne d’un début d’amnésie ou de mauvaise foi. Depuis l’origine, nous contestons cet emplacement. Il posera très rapidement des problèmes incommensurables. Tous les procès verbaux de réunions en témoignent. De nombreux écrits également. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Si l’on cherche à faire cautionner par le Conseil Général un choix de localisation erroné. La réponse est non.

Avec d’autres, je me suis trop battu, pendant 20 ans, pour arracher et organiser ce carrefour routier exceptionnel et historique, au croisement de l’autoroute A 28 et de la Nationale 12, pour encourager aujourd’hui financièrement un insensé désordre d’utilisation des espaces destinés au développement économique et à l’emploi.

Comment oublier, en effet, toutes ces années d’efforts partagés pour obtenir ces infrastructures ! Comment oublier qu’elles sont la clé du développement de l’agglomération d’Alençon et de l’Orne. Y implanter une zone d’habitat, au pied de l’autoroute, au milieu de l’extension souhaitable et future de l’aire de la dentelle, la porte d’entrée sud du département, est une offense au simple bon sens.

J’ai clairement indiqué au Président de la Communauté Urbaine, lequel le sait donc parfaitement, que notre désaccord ne porte pas sur le financement. Mais uniquement sur l’emplacement. Il ne sert donc à rien de nous accuser de vouloir étouffer financièrement la CUA, puisque ce n’est pas la question. Tous ces vastes espaces sur lesquels cette polémique est inventée ont été acquis de mon temps. Je connais donc l’utilisation à laquelle ils étaient destinés. Nous nous battions alors pour l’économie et pour l’emploi. Et quel combat pour obtenir cette aire autoroutière !

Il n’existe aucune injustice par rapport aux autres agglomérations qui, elles, n’ont jamais organisé des conférences de presse contre le Conseil Général et n’ont pas choisi pour leurs aires des emplacements incohérents avec l’aménagement du territoire.

La menace judiciaire ne nous inquiète pas. L’autoritarisme ne tient pas lieu d’autorité. Pour trancher un tel contentieux, il faudra au moins deux ans, peut-être plus. D’ici là la réforme territoriale aura encore chamboulé les compétences des uns et des autres.

En fait, il existe une solution toute simple et bien meilleure : elle s’appelle le dialogue ! Et le respect mutuel ! Il n’est nul besoin de menaces pour engager ce dialogue. Au contraire. Il suffit d’un simple SMS, comme nous nous en adressons souvent. Si le but recherché est une solution : je suis disponible. S’il s’agit d’entretenir une polémique, qu’on ne compte pas sur moi.

Pour lire le communiqué de presse du Conseil Général.

Pour lire le plan qui situe l’aire d’accueil des gens du voyage.

Pour lire la carte de l’agglo délimitant les seuls espaces disponibles pour accueillir des entreprises à partir de son entrée nord et ouest par l’autoroute.