Pierre est parti. Un géant s’est éteint. Une nature, un tempérament hors normes. Un volcan en éruption permanente. L’esprit d’entreprise l’habitait. Il élevait au zénith de ses valeurs le beau risque d’entreprendre. Entré dans une petite entreprise locale, il en avait fait un groupe mondial.

Volontiers provocateur, il cultivait la simplicité au bénéfice des petits et des sans grades, réservant ses impertinences aux puissants. Pourfendeur de la bureaucratie, il la défiait en créant des emplois en réponse à tous les obstacles qu’elle dressait sur son chemin.

Attentif à la jeunesse, il veillait à la former pour qu’elle accède à un métier et qu’ainsi, à son tour, elle puisse jouer ses atouts. La dimension mondiale du Groupe a permis à de nombreux jeunes de traverser l’Atlantique pour aller découvrir et travailler en Amérique.

Nous avions nos habitudes. Un déjeuner par trimestre environ. L’ultime aura été celui du 23 mai dernier. Nous devisions sur la vie, la santé, le futur. Nous riions beaucoup aussi. C’était notre façon d’esquiver les soucis, le pessimisme qu’il combattait.

Pour qui aimait les ronds de jambes, les obséquiosités sirupeuses, il valait mieux passer son chemin. Ce n’était pas son genre.

Pudique, il ne parlait guère de cette fin qui nous taraude tous. Mais il y pensait. A sa façon. Sans s’étendre . A quoi bon, puisqu’elle s’impose un jour. Mieux vaut agir, foncer, y compris, et même plutôt, sur les chemins difficiles.

Le département de l’Orne lui doit beaucoup. Pour sa générosité. Pour son esprit d’entreprise et son attachement à créer des emplois et faire vivre son territoire. Pour son exemple.

Nous pensons fort à son épouse, frappée par la maladie, et à toute sa famille.

Pierre va nous manquer. L’ami fidèle qu’il était. Insupportable quand il s’en faisait un jeu. Si émouvant et si sensible quand il était touché.

A nous de le faire vivre dans nos pensée, nos mémoires, nos joies comme nos peines.

On t’aime Pierre.