Dans l’Express du 7 décembre dernier, Jean-Pierre Raffarin prononce des mots forts : « Nous ne voulons pas être les harkis de l’UMP ». Il souligne que les Présidents de la République, de l’Assemblée Nationale, du Sénat, des groupes parlementaires UMP de députés et de sénateurs ainsi que le Premier Ministre sont tous anciens du RPR. Il s’inquiète que les parlementaires issus de Démocratie Libérale et de l’UDF de l’Assemblée ne soient oubliés. Afin de lui permettre de n’oublier personne, je signale que les 30 sénateurs issus du groupe de l’Union Centriste ayant rejoint Jacques Chirac, dès le premier tour de la présidentielle de 2002, ne bénéficient pas davantage d’égards particuliers. Ils n’attendent d’ailleurs rien pour eux-mêmes. En revanche, ils se sentent totalement légitimes pour rappeler que leur adhésion était fondée sur un manifeste dont l’application complète aurait été souhaitable. Ils croient se souvenir que leur soutien, dès le premier tour, a peut être évité que le second ne se joue, à l’époque, entre Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen. Leur patience muette depuis est exemplaire. Ils ne manqueraient pas d’apprécier que Jean-Pierre, lui même, ancien premier ministre se réjouisse de la fidélité que ces 30 valeureux sénateurs n’ont jamais cesser d’apporter à ses gouvernements. Ils continuent aujourd’hui à faire valoir leurs idées au sein du club « Courage et Convictions ». Elles n’ont pas changé. Mais elles deviennent urgentes et leurs auteurs ne seraient pas indifférents à recevoir quelques nouvelles à leur propos, avant la veille des élections.

  • Le vocable « harkis » étant, je l’imagine, compris au sens de « supplétifs ». Sans cacher, sans doute, le sentiment d’abandon qui a dominé chez nombreux soldats ayant choisi de servir la France.