Stéphane Guy : « Les joueurs avaient des choses à dire » Patron du foot sur Canal+, Stéphane Guy est à l’origine du documentaire Rendez-vous le 9 juillet qui sera diffusé dimanche à 21 heures. Il revient sur ses conditions de réalisation. Thuram, sans langue de bois.Stéphane Guy, comment s’est monté ce projet de retour sur la Coupe du monde avec ses acteurs ? Ça s’est fait très vite. Le projet a été lancé mi-novembre. Très rapidement, vingt-cinq interviews ont été mises en boîte. Parce que, pendant la Coupe du monde, l’équipe de France avait choisi de limiter ses interventions aux points-presse, parce que la finale a eu cet épilogue malheureux, c’est une histoire qui n’avait pas été vraiment racontée. Les joueurs ont mis un certain temps à digérer. Le moment était venu de leur faire raconter.

Les joueurs ont-ils facilement joué le jeu quand vous les avez sollicités ?
Oui, il y a eu une adhésion facile à partir du moment où ils ont compris ce qu’on voulait faire. Quand on a eu Zidane, on avait tout. On aurait pu s’arrêter là. Mais on a voulu confronter sa vision des choses à celles des autres joueurs. Je crois qu’il y avait presque un aspect thérapie pour les joueurs. Ils avaient en tout cas besoin de se confier après avoir fait le deuil de cette finale perdue. Plus tôt, cela aurait été trop tôt. Là, ils avaient à la fois le recul nécessaire sur l’événement et ils étaient encore dans l’événement. Un joueur comme Henry, par exemple, il a tout le film de la Coupe du monde en tête.

Pourquoi avoir choisi délibérément de vous concentrer sur les cadres de l’équipe de France ?
En réalité, à partir des huitièmes de finale, c’est toujours le même onze de départ qui a été aligné. On s’est concentré sur les joueurs qui étaient sur le terrain. Parmi ces onze-là, un seul n’a pas voulu parler, Abidal.

Pourquoi ?
Je crois qu’il n’a pas bien compris ce qu’on voulait faire.

Raymond Domenech est totalement absent de ce document. Pour quelles raisons ?
Raymond Domenech a posé des conditions que nous n’avons pas jugées acceptables. C’est dommage parce qu’il a forcément des choses à dire sur cette Coupe du monde. Peut-être qu’il les réserve pour son livre… Et puis au final, il aurait forcément pris beaucoup de place comme dans Les yeux dans les Bleus qui est centré autour d’Aimé Jacquet. Là, ce sont les joueurs qui ont la parole. Et ils ont des choses à dire !