Selon le Figaro d’hier, le Premier Ministre nous promet, paraît-il, la garantie de nos ressources fiscales. J’ai trop d’amitié et de fidélité pour lui, pour douter de sa parole. En revanche, il ne m’en voudra pas d’émettre quelques recommandations lui permettant de tenir sa promesse.

Il m’a fait l’honneur, voici un an, de me confier en partie ce délicat et grave dossier. Depuis, on a trouvé beaucoup plus prestigieux en la personne de Monsieur Edouard Balladur.

Mais pardon d’insister, le sujet est infiniment plus complexe qu’il n’y paraît. La suppression de la taxe professionnelle est une très ancienne revendication des entreprises. Il est intéressant, d’ailleurs, qu’elles parviennent à convaincre toujours l’Elysée en premier, quel que soit son hôte, avant Matignon et Bercy.

Sans doute les experts aux finances sont-ils plus nombreux et compétents à Matignon qu’à l’Elysée. J’affirme, pour ma part, qu’il n’existe, à ce jour, aucune solution sûre qui puisse garantir aux collectivités une ressource aussi stable et évolutive que ladite Taxe Professionnelle. Elle a été mutilée tant de fois qu’on ne la reconnaît certes plus. Mais sa disparition, achèvera le plus grand hold-up jamais réalisé par l’Etat sur les collectivités locales.

Pour ma part, je mènerai un combat sans merci en la matière. En effet, faire miroiter de faux remèdes qui ruineront ce qui reste de confiance entre les principaux acteurs de l’action publique me semble un risque de fracture irréversible, au sein même des pouvoirs publics.

Tant que les collectivités devront présenter et exécuter des budgets en équilibre (ce dont je me réjouis), il serait impossible et irresponsable d’accepter des ressources volatiles.

Cessons de rêvasser sur le sujet comme si nous l’ignorions ! Vouloir passer en force aboutirait d’ailleurs à un risque constitutionnel majeur.

Pour ma part, je recommande qu’avec l’ARF, l’ADF et l’AMF nous reprenions nos travaux, en y associant les communautés, afin de nous poser en remparts des intérêts des collectivités locales dont l’avenir financier pourrait être menacé par des comités Théodule dont l’expérience n’a jamais dépassé le périphérique.

Réengageons un vrai débat avec l’Etat sur les relations financières, contractualisons-les solidement après le rebasage qui s’impose. Alors la confiance sera retrouvée et l’action publique aura recouvré sa force et sa crédibilité au service des citoyens.

Vous trouverez un dossier sur le sujet sur le site  »le courrier des maires.fr » !