Le résultat des sénatoriales dans l’Orne ce soir m’inspire cette locution proverbiale « faire contre mauvaise fortune bon cœur ». J’avais émis le souhait que puisse me succéder sur le siège que j’ai eu l’honneur d’occuper pendant 19ans, un conseiller général de 15 ans de moins que moi, afin de permettre le renouvellement des générations. Cela n’a pas été le cas. Aucun des deux élus n’est conseiller général et l’assemblée départementale ornaise n’aura donc personne au Sénat pour faire remonter les soucis financiers et fiscaux qui l’accablent. Cela étant, il faut savoir rester raisonnable. En démocratie, comme en sport, on veut gagner à chaque fois. C’est beaucoup demander. Être  démocrate, c’est accepter sans barguigner le verdict des électeurs. Ce que je fais. Non sans regretter de ne pas avoir réussi. De nombreux exégètes se pencheront sur les motifs de ce résultat qui n’est pas un échec puisque le candidat de la majorité départementale n’était pas sortant. Pour éviter les tourments qui hantent toujours les esprits complexes, j’accepte volontiers d’assumer ma part de responsabilité et même toutes les responsabilités. Même si je ne regrette rien. Je crois en effet qu’il était légitime que l’échelon le plus mis en cause dans la réforme territoriale, le département, puisse s’exprimer lors des élections sénatoriales. Et je crois tout autant que la classe politique a un sérieux besoin de renouvellement. Le dire et ne rien faire n’est pas dans ma nature. Je préfère assumer tous les risques et faire bouger les choses. A force les esprits évolueront.

Mais, au final, la plus belle victoire de cette campagne, c’est d’avoir permis de faire émerger une future candidature de qualité. Christophe de Ballore a mené une campagne exemplaire qui fait honneur à l’Orne et au Conseil Général. Je suis très fier de lui et je ne ménagerai pas ma peine pour son succès lors de prochains scrutins.

Comme quoi tout est bien. Il ne faut jamais se laisser décourager par les difficultés. Chacun a sa part d’espérance, les heureux élus sont sans doute soulagés et ceux qui ne le sont pas ont tout l’avenir devant eux. A 65 ans, j’envie plutôt ceux à qui l’avenir appartient que ceux qui s’épuisent à faire durer le présent.