L’inauguration d’un nouvel établissement d’accueil pour personnes âges les EHPAD – nos anciennes maisons de retraites – est toujours un moment émouvant. Ce fût encore davantage le cas pour le nouvel EHPAD Charles Aveline à Alençon, qui grâce aux énergies et volontés conjuguées de nombreux acteurs locaux, a permis en à peine un an de voir la construction d’un beau bâtiment flambant neuf.
Il propose des équipements à la fois individuels et collectifs, un pôle bien-être pour prendre soin de soi mais aussi pour les plus vulnérables un pôle santé et une importante unité Alzheimer. L’investissement est important plus de 8 millions d’euros (dont 1,2 M€ financé par le Conseil général) ; il est à la hauteur de la mobilisation du Département pour accompagner nos aînés et leur proposer des conditions de vie optimales y compris les plus vulnérables.Inauguration de la nouvelle résidence Charles Aveline d'Alençon  (crédit photo O. Héron)
Les projections démographiques qui nous annoncent inexorablement un important vieillissement de la population française et ornaise ne doivent pas malgré tout nous rendre pessimiste. C’est une source d’opportunités, ce n’est pas une charge, voire un danger. Je pense sincèrement que les séniors sont un formidable capital de savoir, de connaissances, d’expérience, de sagesse aussi, dont il est à regretter qu’il ne soit pas suffisamment utilisé et transmis.
L’évolution démographique de la France et de l’Orne doit être envisagée comme un vecteur de développement économique, notamment en termes de création d’emplois, de nouveaux métiers qui s’offrent à nous. Nous devons saisir et former le mieux possible les jeunes générations à l’accompagnement de nos ainés.
L’évolution démographique de la France et de l’Orne est source d’innovation, l’ouverture de la Maison domotique d’application pédagogique à quelques pas d’ici en est la preuve. C’est un modèle de technologies d’avenir, de nouveautés au service du maintien à domicile. J’en suis certain bien d’autres innovations vont se développer pour faciliter la vie quotidienne des personnes qui vieillissent.
Nous, hommes et femmes politiques, devons inventer une politique innovante pour financer la longévité.
J’ai déjà évoqué lors d’un autre événement alençonnais les deux pistes de financement qui pourraient favoriser la prise en charge de la longévité de la population : le viager-dépendance et la contribution alimentaire des obligés.
Je pense par ailleurs que les séniors, doivent être acteurs à part entière de la vitalité économique et humaine de notre territoire.
A la période de départ à la retraite jusqu’au moment où l’on n’a plus la force de participer à des activités collectives, il s’écoule un temps important pour chaque personne et pour notre société.
Cette période est capitale pour la santé des séniors. À l’instant où ils ne sentent plus utiles, ils deviennent vulnérables. C’est pourquoi, je souhaite que nous ouvrions un grand chantier avec les entreprises, les associations, les communes et intercommunalités pour leur proposer plus d’activités flexibles.
L’objectif de cette démarche collective ? Permettre aux seniors de transmettre leur savoir, leur sagesse, leur bienveillance aux plus jeunes, et qu’ils puissent trouver parfois des compléments de rémunérations pour améliorer leur ordinaire. C’est d’ailleurs toute la question du soutien au bénévolat qui dans certain cas pourrait être indemnisé. C’est un sujet complexe mais qui doit être ouvert, dans une société qui vieillit.
Comme vous le voyez, le sujet de la longévité n’est pas pour le Conseil général et son Président un sujet angoissant mais passionnant.
Oui, passionnant car nous avons beaucoup à réinventer. Et à le faire tous ensemble.