Décidément le 21ème siècle peinera à poursuivre sa marche sans pépin démocratique. Ce n’est pas de manque d’intelligence de leurs dirigeants dont les peuples se désespèrent, mais de leur irrésolution. La chronique syrienne en est une funeste illustration. Chacun sait qu’il n’a pas la compétence requise pour savoir si les frappes sont appropriées à la situation. Il faut à l’évidence avoir tous les renseignements nécessaires, la connaissance de l’histoire et des rapports de force en présence pour décider. Mais alors pourquoi les annoncer en les suspendant aussitôt à l’avis des Parlements ? Lesquels peuvent les refuser, comme en Grande Bretagne. Soit ce type d’action est constitutionnellement de la compétence du Parlement et les Exécutifs sont irresponsables en faisant des annonces fracassantes. Soit elles appartiennent à l’Exécutif et on attend d’eux qu’ils prennent leur responsabilité. Le Président américain ne s’est pas grandi dans son paso doble maquillé en acte de vaillance démocratique. Il s’agit tout simplement d’un « acte manqué » inquiétant quand il s’agit de la 1ère puissance du monde. Quant à la France, elle n’a pas résisté à s’engouffrer dans le vent dominant de la confusion. Les parangons de la vertu constitutionnelle en appelant aux pouvoirs du Parlement que la 5ème République, fort heureusement, ne lui a jamais confié. L’image de l’occident déjà fragilisée sous le regard du monde à cause de son vieillissement, de son renoncement aux réformes, de son égoïsme à l’endroit des générations futures, n’avait pas besoin de cet aveu d’impuissance. D’impuissance à décider et à assumer sa responsabilité. Ce n’est pas l’absence de frappes qui choque. C’est la fuite devant les responsabilité qui est toujours le signal ultime du déclin.

Relisons Soljenitsyne ! Restons cependant optimistes mais exigeants !