Les lettres béninoises de Nicolas Baverez proposent une fiction terrifiante de la France en 2040. En faillite, après trois décennies de croissance zéro, sous perfusion des aides du FMI, reléguée à la 25e place mondiale, la France est bloquée par les grèves, des émeutes de la faim, un chômage des jeunes de 65% et une instabilité politique à laquelle une 6e république parlementaire ne peut rien.

L’hebdomadaire a demandé à quelques grands témoins de réagir à l’essai politico-économique de l’économiste et éditorialiste au Point et m’a proposé d’y participer. LE POINT 23 JANVIER 2013.

Le scénario catastrophe décrit des enchainements totalement plausibles, j’ai émis cependant des réserves sur l’agenda éventuel du chaos imaginé en 2040, si rien d’énergique n’est fait. Il arrivera bien avant (dès 2020 ?) car nous dansons sur un volcan. La France est trop impulsive pour s’éteindre dans une lente agonie durant encore 25 ans. Je suis certain qu’un accident démocratique se produirait avant. Un défaut sur notre dette pourrait enclencher le cataclysme entrainant une panique financière, des troubles à l’ordre public, des mouvements sociaux de masse et l’effondrement de notre système démocratique.

Comme je l’indique dans le Point, c’est dans un acte solennel des plus hautes autorités de l’État que la France peut sortir de cette tendance dépressive. Tous les partis de droite et du centre et le patronat doivent répondre positivement au Président de la République au pacte de responsabilité qu’il vient de proposer, en l’écrivant ensemble. Nous ne pouvons plus nous permettre de dire « nous avons échoué à cause des autres ».

A-t-on l’énergie pour adhérer tous ensemble aux changements inévitables à notre survie ? Qu’en pensez-vous ?