L’article de Sophie Coignard dans Le Point.fr pose, avec ses mots, la vraie question de la sincérité démocratique. L’élection présidentielle en France est devenue un feu d’artifice médiatique où les promesses fusent comme des étoiles filantes, dans le ravissement des yeux et des oreilles, avant de s’éteindre dans le renoncement et l’évanescence.

Dans le livre que j’ai publié l’an dernier « Déficits publics, la démocratie en danger », j’affirme la conviction qu’il faut en finir avec le quinquennat, ainsi que vous pourrez le lire sur l’extrait ci-joint. Qu’il faut même en finir avec l’élection du Président de la République au suffrage universel ! J’explique pourquoi. Outre la réduction du mandat présidentiel, l’inversion du calendrier, la mise sous tutelle du Parlement, la dégradation de la fonction du Premier Ministre, cette élection au suffrage universel direct est devenue le principal handicap au redressement du Pays. Une sorte de piège. Une kermesse médiatique aux enchères de promesses politiques aussi fallacieuses que mensongères. Donnant  lieu à des danses télévisuelles rituelles destinées à chasser nos peurs, en nous étourdissant d’un espoir nouveau aussi irraisonné que démesuré. Entrainant les pires déceptions et dépressions quand la fête est finie, que les lumières s’éteignent et que la démocratie se réveille avec la gueule de bois. Michel Debré, lui-même, dans son discours devant le Conseil d’Etat le 27 août 1958, évoquait les dangers du régime présidentiel dans un Pays aussi divisé que la France, craignant qu’une tentation de révolte surgisse quand le Président en fonction n’incarnerait plus la nation toute entière.

Il y a désormais urgence à ouvrir un débat de fond sur le sujet, en le dépersonnalisant de François Hollande. Aucun Président élu pour un quinquennat n’a, à ce jour, été renouvelé, ni Jacques Chirac qui ne l’a pas demandé, ni Nicolas Sarkozy qui n’y est pas parvenu. Quant à François Hollande, son sort pourrait être le même. Faut-il, dès lors, soumettre la France, déjà tant à l’épreuve, au tourment de l’alternance permanente ?

Français, n’attendons-pas que la rue, dans une pulsion aussi soudaine qu’immaitrisée, ne s’abandonne au pire bonimenteur du moment.

C’est au fond cette question que nous pose Sophie Coignard !

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