Le présentation mercredi prochain en Conseil des Ministres du programme de stabilité pour la période 2017-2020 constitue un rendez-vous redoutable pour les présidentiables, à une dizaine de jours du 1er tour.

Le concours de promesses électorales pourrait tourner au cauchemar lorsqu’il va s’agir pour ces candidats de rentrer l’édredon dans la valise !

Afin de ne pas rendre l’exercice trop cruel, nous nous contenterons d’examiner leur trajectoire en dépenses. Et nous le ferons dans la langue usuelle des électeurs, c’est-à-dire en euros courants. Et en prolongeant l’exercice sur la durée du quinquennat soit jusqu’en 2022.

Les articles publiés par l’Opinion nous serviront de base de données, et les équipes de campagne des candidats pourront corriger les chiffres, autant qu’ils le voudront, afin d’affiner leur exercice de transparence.

A noter que dans le programme de stabilité 2016, la dépense publique a été exprimée en valeur, ce qui n’autorise pas les candidats à chercher à nous « balader » en volume, en ratios de PIB et autre méthode incompréhensible pour le commun des mortels.

Le calendrier s’avère un piège redoutable pour ces candidats qui vont devoir dire s’ils s’inscrivent ou pas dans la stratégie de finances publiques de la France, telle qu’exprimée par le Président sortant, et révéler de manière transparente et non équivoque leur propre agenda d’assainissement de nos comptes publics. C’est d’autant plus important que le rétablissement de nos finances publiques s’appuie en priorité sur la maitrise des dépenses.

C’est probablement aussi pour François Hollande, empêché de se représenter, la dernière occasion de passer les candidats à sa succession au sérum de vérité ! A moins qu’il ne choisisse au passage de « donner un coup de pied de l’âne », en particulier à son ancien collaborateur.

D’un rapide coup d’œil, les deux seuls candidats qui se sont pliés à l’exercice sont François Fillon et Emmanuel Macron. S’agissant des dépenses, François Fillon est nettement plus vertueux qu’Emmanuel Macron, lequel ne semble pas avoir tiré les enseignements de ses 4 années de participation directe ou indirecte au pouvoir. Conseiller auprès de François Hollande, lors de la campagne de 2012, il avait tablé sur des prévisions de dépenses qui ne sont heureusement pas réalisées, car elles n’étaient pas finançables. S’il confirme les chiffres figurant sur le graphique ci-joint, il s’engage exactement dans la même impasse. Sa prévision n’est pas finançable ! Non seulement, il ne réduit rien, mais il dépense plus ! Quant à François Fillon, il s’oblige à des efforts que certains qualifient d’excessifs, à tort, alors qu’ils sont le minimum indispensable, sauf à faire perdre à la France toute crédibilité.

Pour notre part, nous avons choisi une stabilisation en valeur à compter de 2019.

J’imagine déjà les critiques techniques qui vont pleuvoir des équipes de campagne spécialisées dans les trajectoires et programmes virtuels. Si la science économique permet leurs entrechats acrobatiques, la sincérité démocratique ne les accepté plus, elle les rejette violemment aujourd’hui.

Les Français ont le droit de savoir exactement combien de milliards d’euros du fruit de leur travail seront dépensés dans les cinq années qui viennent. Le moment de vérité a sonné ! Nous attendons les corrections et nous les comparerons au programme de stabilité adopté mercredi prochain.