La politique française est en pleine ébullition. Le plus jeune Président de la 5ème République vient d’être élu, sans parti. Mais proche de la gauche. Il vient de nommer un 1er Ministre de droite ! La situation est inédite et comme toujours, devant chaque nouveauté, les esprits s’échauffent.

Nous, les humains, sommes soumis à deux émotions principales : la peur et l’espoir. Selon que nous céderons à l’une ou à l’autre, notre interprétation de la situation sera très différente voire contradictoire.

Cependant, avons-nous le choix ? Les Français se sont prononcés. Les partis se sont sabordés en organisant des primaires qui les ont laminés, divisés, éliminés. Sont-ils aujourd’hui légitimes et même crédibles pour prétendre instruire les Français des conditions de leur avenir ?

Mon sentiment est que nous devons nous laisser guider par l’audace plutôt que par la peur.

D’abord, ayons l’audace d’offrir notre confiance sans barguigner ni céder à la tentation d’esquiver pour ne pas avoir à assumer un échec toujours possible. Faire confiance, ce n’est pas naïvement se livrer à toutes les aventures. C’est croire dans la bonne foi de ceux qui s’engagent sur un projet risqué. C’est partir d’une réalité, celle du vote des Français. C’est rester vigilants pour que le sens commun et la raison l’emportent sur toutes les postures qui s’exhiberont jusqu’à la caricature.
La peur, l’enfermement, le refus d’avancer n’apporterait rien, sinon la désespérance de la politique et donc de la démocratie.

Choisissons, en toute responsabilité, de faire confiance au binôme constitué par le Président de la République et le Premier Ministre. Ce binôme est constitutif de la réconciliation des idées modérées de droite comme de gauche. Ne gâchons pas cette chance.

Certes, les législatives seront compliquées, car s’affronteront des candidats programmés selon l’ancien système. Alors qu’un nouveau est à l’œuvre. Et il est trop nouveau pour être accessible à tous. Le sens de la démocratie vivante et confiante comptera pour beaucoup. Ceux qui s’enfermeront dans l’ancien système périront avec lui. Alors élirons des députés qui s’engageront dans la voie équilibrée du Président et du Premier Ministre. Ensemble. Et non séparément. Ce qui ne pourra se résumer aux candidats « en marche » lesquels ne peuvent prétendre à une onction suprême ou supérieure. La sincérité tiendra lieu d’investiture aux femmes et aux hommes de réconciliation.

Pourrions-nous être trompés ? Telle est l’objection qui ne cessera d’être opposée chaque jour. Si nous le sommes, alors le nouveau système proposé par Emmanuel Macron et Edouard Philippe périra à son tour. Et le régime des partis reprendra son cours jusqu’à la prochaine embûche qui, celle-ci, risque fort d’être mortelle pour la démocratie.

Ayons l’audace d’une confiance généreuse !