Le nouveau vocable à la mode économique est « la compétitivité » ! Il est suffisamment flou dans l’esprit des Français pour que tout le monde soit d’accord, femmes, hommes, gauche, droite, vieux, jeunes, chauves, chevelus, bref, tous sauf les extrêmes dont le but doit rester d’être contre tout, sauf à gâcher leur job.

Je voulais donc vous faire la confidence que j’étais aussi pour la compétitivité !

Mais, autant être franc, je pense que celle à laquelle j’adhère n’est pas obligatoirement celle envisagée par certains.
Si l’exercice consiste à alléger les charges qui pèsent sur le travail de 30 Mds€ pour les faire temporairement payer par d’autres catégories de contribuables, dont je suis, je reste d’accord sans problème car l’urgence absolue est de permettre à nos emplois de relever le défi de la compétition mondiale. A condition que cela ne soit pas pour l’éternité.

Mais croire à la compétitivité sans urgents efforts contre l’excès de dépenses publiques serait une hérésie mortelle. Osons une métaphore. Imaginons que nous soyons affectés d’un surpoids par goût immodéré des sucreries, des douceurs diverses et variées, par aversion pour l’effort physique. La raison nous contraindrait à cesser de vouloir prétendre devenir ou rester champions du monde dans notre catégorie. Car les champions, dans toutes les disciplines, ont toujours été ceux qui surveillent leur régime alimentaire, s’entrainent le plus, qui font des efforts, qui se forgent un mental de vainqueur, qui ont le génie de faire dominer l’esprit d’équipe sur le réflexe individuel.

L’absence de compétitivité de la France ne tient pas exclusivement à sa structure fiscale qui fait porter un effort insupportable au coût du travail « chargé », mais aussi à l’excès de dépenses publiques qui, seules, expliquent cette nécessité de fiscalité élevée. Il serait faux de croire que notre standard social serait, grâce à lui, plus sûr que les autres. Je préfère celui des pays scandinaves qui coûte désormais moins cher mais qui n’est pas financé par la dette en plus d’une fiscalité élevée.

Donc la compétitivité oui ! Mille fois oui ! Mais que diable, quand s’attaque-t-on enfin aux dépenses publiques ???