Je participais, ce samedi matin, à l’inauguration de l’Ecopôle du Bocage de la région Flers-Condé à Messei. Cet équipement innovant, initié par le SIRTOM de Flers/Condé et son ancien président Jean-Michel Corroyeur, disparu brutalement le 26 mars 2013, vise une optimisation maximale de la valorisation des déchets des 93 communes administrées par le SIRTOM de la région.

Inauguration de l'ECOpôle du Bocage de la région Flers-Condé à Messei 12.04.2014_bb (75)Le Département de l’Orne a accompagné financièrement ce projet.

Cet équipement est une illustration parfaite de ce que nous pouvons faire ensemble dans un esprit de mutualisation des équipements et des investissements.

En effet, notre environnement, notre patrimoine commun, notre cadre de vie, nos espaces naturels, nos sites, nos paysages sont notre bien le plus précieux, avec ce que nous avons le plus cher dans nos vies. Nous avons reçu ce somptueux héritage qu’il nous revient de transmettre aux générations suivantes, enrichi et non pas dégradé, embelli et non pas défiguré. Cela nous appelle à redoubler beaucoup de vigilance, mais aussi d’innovation pour restituer à la nature ce qu’elle nous a offert en lui permettant de se reconstituer et de retrouver son cycle de vie et de prospérité.

Ne nous y trompons pas, notre rapport à la nature nous éclaire sur le rapport inconscient que nous avons entre nous et sur celui que nous avons avec les générations suivantes.

L’ECOpôle du Bocage est symbolique de la nouvelle donne que nous avons choisi d’impulser. Au moment où les pouvoirs publics s’interrogent sur la meilleure organisation territoriale possible, ne nous enlisons pas dans des querelles théoriques de principe, travaillons tous ensemble, dessinons les contours de notre organisation à nous, fondée sur la réalité du terrain, sur le réel et sincère plaisir de vivre ensemble, sur la démonstration pratique que ce que nous construisons ensemble, au service de l’intérêt général qui est plus efficace que tous les montages technocratiques que l’on risquerait de nous inventer, de l’intérieur du périphérique parisien.

Le monde nouveau qui s’avance sera celui de la proximité, celui des circuits courts, pas seulement entre la production et la consommation, mais tout autant entre le lieu de décision et le lieu de l’action. Soyons pragmatiques, avançons ensemble d’un pas assuré, et bâtissons un avenir concret, beau, efficace et humain à notre territoire, et il sera prospère.

Le modèle que nous devons inventer est celui qui concilie croissance et protection de notre environnement. Le progrès scientifique et technique nous y aidera. Les lumières des mégapoles qui éblouissent encore beaucoup de nos compatriotes les attirera dans des grands ensembles où la vie, l’air, l’eau, la nature se dégraderont tragiquement.

A une échelle humaine comme celle de l’Orne, nous pouvons susciter un engagement de toute la population ornaise sur des mesures concrètes pour inventer un nouveau mode de production, de transformation, de renaissance des ressources que nous consommons. D’ailleurs, en matière de réduction des déchets ménagers, les Ornais répondent présents : les quantités de déchets recyclables ont tendance à se stabiliser depuis plusieurs années et les ordures ménagères continuent de diminuer.

Les havres de qualité comme l’Orne, la Normandie retrouveront un attrait que nous ne soupçonnons pas car nous ne savons pas encore imaginer le futur, prisonniers que nous sommes encore du modèle de 20ème siècle qui s’achève.

Je n’ai pas cherché à m’éloigner de la gestion des déchets mais pousser l’horizon et découvrir que  ce qui se fait ici dans le bocage répond à un projet de vie rénové, à une autre conception du monde, plus réfléchie, plus visionnaire, plus responsable. Ce sont les traits d’un projet de vie que nous devons nouer tous ensemble pour que vive l’Orne et ses territoires.