Les rares actes gouvernementaux d’adhésion à l’économie de marché (ils ne sont généralement commis que lorsqu’ils deviennent incontournables) sont, chaque fois, accompagnés de lamentations et de chapelets d’engagements de fidélités aux sacro saintes idées socialo-sociales de la droite française.

On ouvre le capital de GDF pour aussitôt pester contre les libertés tarifaires, on cède les actifs autoroutiers en criant bien fort que l’on reste propriétaire, on augmente le capital d’EDF en jurant qu’on conservera son pactole à la CGT. Bref on souffre de devoir laisser nos principaux acteurs publics entrer dans l’enfer du marché sans dire tout simplement qu’il s’agit de les aider à conserver leur rang, et ne pas descendre en 2ème division.
C’est pourquoi, je suggèrerai que l’on nomme un Ministre de la Bonne Conscience ! Ses attributions viseraient à accomplir les salamalèques d’usage, les contritions médiatiques réputées nécessaires pour rassurer le bon peuple anesthésié par le socialement correct. Il pourrait ainsi dormir tranquillement pendant que l’on continue à consommer le fruit de son travail sans compter.
Ce nouveau ministre, sorte de pleureuse officielle et inconsolable de la défunte économie administrée, libèrerait d’autant ses collègues de ces tâches parfois ridicules. Pour donner de la crédibilité à sa démarche pénitentielle, il ne percevrait aucune rémunération, s’habillerait au secours catholique ou populaire selon une savante alternance et serait entouré de fonctionnaires ayant consacré toute leur carrière au syndicalisme. Il siégerait au Conseil des Ministres évidemment aux côtés du Président. A sa gauche, évidemment !