La presse rend compte des échanges survenus entre Michelle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy, lors du Conseil National de l’UMP de ce jour, d’une manière différente de ce que j’ai vu, entendu et compris de la salle où je me trouvais ce matin. Tout d’abord, Michelle a été longue. Vraiment longue, ce qui indispose désormais les auditoires habitués aux propos concis et réactifs. Ensuite, elle s’est placée volontairement dans une posture allusive et critique à l’endroit de Nicolas Sarkozy. Il était évident, en l’écoutant, qu’elle s’attirerait une réponse « carrée » de celui qu’elle cherchait, sans oser l’affronter directement. Comme la salle, à l’évidence, n’approuvait pas le contenu de son propos, elle aurait pu l’infléchir, mais elle semblait prisonnière d’un texte trop long et trop finement (ou hypocritement) polémiste. Sarkosiste ou pas, personne ne pouvait imaginer qu’il ne lui soit pas répondu. La réponse a été fulgurante. Selon moi, pas méchante. Mais entière, argumentée, ferme. Honnêtement, que l’on aime Sarko ou pas, avant de venir le chatouiller sur une estrade, devant deux milliers de fans, il m’aurait semblé prudent d’y réfléchir à deux fois. En évitant par exemple de se tromper sur le nombre de mois qui nous séparent des élections. Rien que cette erreur grossière disqualifiait la combattante zélée qui s’était manifestement surestimée pour l’exercice.