Une intercommunalité utile, efficace, équilibrée doit naître d’un consensus, d’une réflexion collective incluant tous les élus du département dont les maires, les présidents de CDC, les conseillers généraux. Cette coopération, indispensable, ce lien de confiance et donc notre nouveau paysage territorial se construiront, par évidence, dans la durée.

La métaphore de la tortue de la fable nous éclaire sur les bons principes d’efficacité. Loin de manquer d’ambition, ménageant ses forces, canalisant son énergie et ne se dispersant pas, elle avance. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » lance-t-elle d’ailleurs au lièvre. La réussite de l’intercommunalité repose sur notre capacité à prendre le temps d’examiner ensemble toutes les options. Il en va de la qualité du service offert à nos concitoyens.

Ne confondons pas vitesse et précipitation ! Je comprends parfaitement la nécessité dans laquelle les préfets sont placés de devoir appliquer les délais d’une loi imparfaite. C’est leur rôle de proposer leurs propositions aux Commissions départementales de coopération Intercommunale (CDCI). Mais les documents proposés ne seront que des pistes de travail, des cartes à remodeler ensemble, dans la concertation et la pédagogie. Nous profiterons de l’expérience de chacun, et nous nous donnerons la possibilité de remettre 100 fois, s’il le faut, l’ouvrage sur le métier.

Deux instances y veilleront principalement, le Conseil Général de l’Orne dans la diversité de ses sensibilités politiques, rurales, urbaines. Et la Commission ad hoc constituée au sein de l’Association des Maires de l’Orne. Y siègent des élus qui ont une longue pratique de l’intercommunalité ; souvent ils ont même changé les périmètres et les cadres juridiques de leur communauté, ils savent, par expérience, de quoi ils parlent.

Nous sommes nombreux dans l’Orne à préférer la raison à la passion même si l’élaboration de notre Schéma départemental de coopération Intercommunale sera une aventure humaine passionnante.

Au regard des enjeux colossaux de cette réforme, Jacques Pélissard, président de l’Association des Maires de France a appelé solennellement à la mesure et à la concertation. L’exercice de rationalisation de la carte de l’intercommunalité, délicat, dit-il en substance, doit être mené de la façon la plus consensuelle qui soit. Il souhaite que l’élaboration du Schéma départemental de coopération Intercommunale soit établi en bonne intelligence entre les préfets et les élus siégeant à la CDCI. Le Ministre des Collectivités Philippe Richert l’a confirmé, mercredi dernier, au Sénat.

Donc, « rien ne sert de courir »…