Le Parlement européen devrait adopter une motion censure afin de renverser, comme en mars 1999, la Commission européenne. J’ai lutté de toutes mes forces en faveur de l’adoption, rejetée par les Français, de la Constitution européenne. La Commission porte une grande part de responsabilité dans cet échec et ce sabotage du plus beau projet politique depuis 50 ans. Rien n’y fait, elle continue imperturbablement comme avant. Les « gnomes » de Bruxelles sont à l’oeuvre, sourds, aveugles, obstinés, idéologues, incorrigibles. Sans être, loin de là, spécialiste de tous les sujets communautaires, il en est deux, traités aujourd’hui, sur lesquels mon expérience m’autorise à m’exprimer : Le PMU et les notaires.

S’agissant du PMU, je considère que les Etats sont légitimes lorsqu’ils exigent de contrôler étroitement l’offre de jeux d’argent, domaine de prédilection des organisations criminelles. L’obsession de la concurrence est une monomanie qui se soigne au bon sens. Le Parlement a exclu le secteur des jeux de la « directive services ». Qu’on le respecte !

S’agissant des notaires. J’ai exercé cette profession pendant plus de 25ans et j’ai eu l’honneur, pendant 2 ans, de Présider les Notaires de France. Le notaire incarne la puissance publique, l’autorité souveraine, placée au service des personnes privées pour donner à leurs écrits le caractère de l’autorité publique. Il dresse des contrats et des actes, issus de la libre volonté des parties, en leur donnant la valeur d’un acte judiciaire, d’un jugement en dernier ressort. Il éclaire les consentements pour qu’ils soient l’expression d’une liberté consciente et responsable, et leur confère la force exécutoire pour le cas de défaillance de l’une ou l’autre des parties. Lire, sous la plume de la Commission qu’il ne dresse pas d’actes d’autorité au nom de l’Etat relève, de la mauvaise foi, de l’ignorance ou des deux. Là encore, on sent « le match retour » contre le Parlement qui a exclu cette activité de la « directive services ». Et pourtant le sujet serait facile à traiter, entre gens de bon sens et de bonne foi. Puisqu’il s’agit de la condition de nationalité. Soit on la supprime dans tous les Etats pour les magistrats et on la supprime également pour les notaires. Mais il n’est pas possible de dissocier les deux puisqu’ils délivrent, les uns et les autres, des acte exécutoires au nom de « la République Française et du Peuple Français ». La formule utilisée est exactement la même, dans les deux cas.

Au delà des deux cas cités, le plus grave ne tient pas à leur mission que les Etats parviendront bien à préserver. La tragédie c’est le naufrage de l’idée européenne, organisé par la Commission. Gangrénée jusqu’à l’os d’une technocratie hautaine et méprisante des peuples comme de leurs représentants. Sûre d’elle même jusqu’à l’oubli de la démocratie. Empêchons-là de nous priver de notre rêve d’Europe. Du seul rêve qui restait à notre vieux continent qui peine tant à tenir sa place dans la marche du monde. Oui que le Parlement censure, renverse cette Commission. Il lui réapprendra l’humilité. Le service et non l’asservissement des peuples.