Dans son livre « La France peut supporter la vérité » François Fillon nous ouvre les coulisses du pouvoir, là où se fracassent les idéaux et les réalités, les vertus et les basses-oeuvres. Son analyse est sans concession. Pourquoi la France, malgré tous ses atouts, glisse-t-elle dangereusement vers l’abîme ? D’où viennent les peurs et les réticences des politiques ? Pourquoi leur parole est ainsi lyophilisée ? Pourquoi les Français sont-ils supposés dire toujours non ? Comment retrouver la voie du succès ? à partir d’exemples concrets, François qui réforma les retraites fait un récit passionnant des réussites et des errements de sa famille politique, décrypte les stratégies gouvernementales, photographie le fonctionnement de l’état, propose des réformes innovantes. Il ose briser le tabou en parlant tout simplement du Président de la République, pour lequel on décèle un reste d’affection. Tout en le décrivant traumatisé par les échecs à répétition, hésitant devant toute politique audacieuse. On comprend le rôle ingrat de Jean-Pierre Raffarin, prenant ses instructions à l’Elysée, où se les laissant imposer, ce qui revient sans doute au même. On rencontre des syndicalistes, contestataires ou constructifs. On croise une gauche dogmatique et illusionniste.

J’ai beaucoup aimé son livre qui élucide beaucoup d’un tempérament solitaire. J’avais longtemps senti chez lui une prudence à mon endroit. Je lisais dans sa pensée que mon supposé libéralisme débridé blessait ses sentiments gaullistes. J’avais la conviction pourtant que rien ne nous opposait. Nous avions la même impatience de moderniser notre pays afin de le rendre en plein essor aux générations suivantes. En donnant sa chance à chaque enfant qui naît. En invitant chaque Français à oser plutôt qu’à se protéger. Aujourd’hui la confiance est nouée. Je l’espère.

Le Nº 2 de l’UMP a choisi son camp : « Pour 2007, ce sera Sarkozy. » Les utopies passéistes, les promesses fictives et l’immobilisme ont affaibli notre pays. L’heure des choix est là. Pour lui, la réforme est possible. Il l’a compris comme ministre puisqu’il l’a mise en oeuvre. François Fillon croit en la clairvoyance des Français : Ils peuvent supporter la vérité. Il a raison, lisez-le et faites vos commentaires.