Dans son ITW donnée au Monde du 19 décembre qui détaille les mesures économiques et sociales d’un futur gouvernement de gauche, se moque carrément du journal et de tous les Français. Il annonce qu’il reviendra sur toutes les baisses d’impôts sur le revenu accordées pendant la présente législature. Il supprimera le bouclier fiscal. Revenir sur le droit fiscal existant porte un nom qu’il faut assumer : augmenter les impôts ! François Hollande doit assumer ce choix politique d’augmenter les impôts. Ceci doit être connu et cru de tous les Français qui n’ont cependant pas le sentiment de bénéficier d’un traitement de faveur en matière fiscale. Nous n’avons d’ailleurs pas connaissance d’une émigration clandestine de contribuables aisés venant de pays voisins se réfugier en France pour bénéficier d’une fiscalité prétenduement favorable.

L’annonce pernicieuse du secrétaire du Parti socialiste est bien hypocrite et oublieuse de la pratique du gouvernement Jospin qui annonçait un plan global d’allégement et de réformes impôts portant sur 120 milliards de francs (18,3 Mds€) sur 3 ans (2001-2003). Ce plan étant annoncé comme s’inscrivant dans (je cite) « une politique de baisse de la pression fiscale, engagée dès 1998 et qui s’est accélérée pour 2000 à hauteur de 80 milliards de francs (12,2 Mds€) » Laurent Fabius et Florence Parly précisant que ce plan était « nécessaire en raison du poids atteint par les impôts et des évolutions fiscales nationales et internationales, précisant que cet allègement était rendu possible par le contexte de croissance qu’il devrait continuer à renforcer ». Fermer le ban. Ce qui était vertueux et inspiré sous le gouvernement Jospin devient une honte quand c’est la droite qui gouverne. Quel manichéisme démodé. En réalité, de 1994 à 2004, les allègements de fiscalité de l’Etat ont été en moyenne de plus d’un milliard d’euros pas an, quelqu’ait été les gouvernements de gauche ou de droite.

S’agissant de l’ISF, la réponse est plus alambiquée, il serait maintenu sur les plus gros patrimoines. Mais les entreprises familiales ne devaient pas être condamnées à être rachetées, en raison de cet impôt économiquement stupide. Comment ? Mystère ! Il est vaguement question des pactes d’actionnaires qui existent déjà.

S’agissant de la résidence principale, il serait paradoxal, selon lui, d’ajouter un avantage fiscal à une valorisation de l’immobilier, ce qui n’a rien à avoir avec la liquidité nécessaire pour payer l’impôt.

S’agissant des prélèvements obligatoires, il précise qu’il n’y aura pas de baisses, sans doute pour faire oublier que c’est du temps de la gauche en 1999 et 2000 qu’ils ont atteint leur apogée sous la 5ème République. Sans doute envisage-t-il que la France redevienne championne du monde des prélèvements obligatoires après la Suède. Il n’envisage pas de la doubler j’espère !

S’agissant de la baisse des dépenses de l’Etat, une réponse vague (du genre de celles Ségolène Royal) évoque vaguement des redéploiements de moyens et d’effectifs sans précision ni sur la méthode, ni sur les cibles envisagées. Aucune norme d’évolution des dépenses n’est évoquée.

S’agissant de l’abrogation de la réforme des retraites Fillon, un ajustement substantiel apparaît. Il n’est plus question « d’abroger » mais d’ouvrir une négociation. C’est plus prudent. Quant à l’âge de la retraite en Allemagne (67 ans), on ne va pas gâcher la fête maintenant, il n’en est pas question. On verra plus tard.

En revanche, comme nous n’avions pas encore parlé de taxe nouvelle, il annonce la création d’une nouvelle CSG-retraite. Encore un impôt nouveau qui frappera tous les revenus, y compris des plus défavorisés.

S’agissant des régimes spéciaux de retraites : vive les droits acquis ! C’est tellement plus populaire. Que cela soit d’une profonde injustice n’a aucune importance, l’essentiel est dans l’annonce et la démagogie.

S’agissant de la progression des salaires il ne prend guère de risque d’annoncer la cible de 1.500 euros pour le SMIC en fin de législature, c’est exactement ce que l’application mécanique du droit existant permet. En revanche, rien n’est prévu pour éviter la suppression de ces emplois faiblement qualifiés qui pourraient disparaître en raison d’une augmentation continue non assortie d’une production de richesse complémentaire. Ainsi l’idée de permettre de travailler plus pour gagner plus est soigneusement évitée car elle porte atteinte à la valeur du « non travail » promue par le parti socialiste.

S’agissant des stock-options, comme on ne pas les empêcher, on les dissuadera. Le Contrat Nouvelle Embauche sera abrogé. Les indemnités de licenciement seront significativement relevées, une sorte de taxe sur les licenciements sera instituée.

Bref, il s’agit de faire de la France le pays qui réfute l’ouverture au monde de l’économie, qui ignore la concurrence internationale, qui se plombe plus encore en prenant la posture d’un pays arrogant faisant la leçon au monde entier, en fragilisant ses entreprises et ses emplois, pour essayer de s’attirer les sympathies de l’extrême gauche dont l’appoint électoral est nécessaire.

La seule chose vraie est avouée en toutes lettres en conclusion de l’ITW à propos de cette politique. Je cite François Hollande « je n’ose pas dire un « plan ». Mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Nos voici revenu au temps du gosplan de l’Union Soviétique qui fera tant plaisir au parti communiste, futur allié exigeant de cet attelage hétéroclite qui se profile pour le lendemain de la Présidentielle. De grâce, épargnons-nous cette aventure.