Le temps de Noël nous invite à la méditation. La lecture d’une tribune signée par Hubert de Chergé et publiée dans le Figaro-magazine du 23 décembre dernier m’a beaucoup marqué. Il s’agit du testament de Christian, l’un des moines assassinés de Tibhirine. J’extrais quelques pensées d’une puissance morale inouïe. « S’il m’arrivait un jour d’être victime du terrorisme, je me désolerai que les Algériens soient indistinctement accusés de mon meurtre. C’est trop cher payé ce que l’on appellera peut-être, la grâce du martyre, que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’islam ». Comme le dit très bien son frère Hubert, cette phrase le situe, non pas comme un martyr de la foi, mais de la fraternité et de la charité, à jamais solidaire d’un peuple souffrant.

J’approuve aussi qu’il considère ce message comme lumineux, montrant le chemin : « lorsque au lieu de la haine et de la vengeance, le pardon vient s’implanter dans le terreau de la mémoire, il y fait pousser quelque chose de nouveau, et ce qui aurait risqué d’être un poison se transforme en sève. Le pardon est une conversion au sens premier du terme. Il n’est pas un achèvement, mais un nouveau départ ». Il nous invite à un engagement militant, pour le rapprochement et la compréhension entre chrétiens et musulmans ». Ils découvriront que certains mots de leurs textes fondateurs sont communs, dit-il. Ils pourraient se sentir appelés à nouer une alliance des bonnes volontés.

C’était la page spiritualité de la semaine !