Durant le voyage Alençon – Paris ce soir, j’ai naturellement écouté les débats à la radio. Je m’étonne que personne ne souligne la logique de nos institutions et qu’on laisse, par exemple, courir des hypothèses d’arrangements d’Etat-major. Outre que c’est oublier qu’aucun candidat n’est propriétaire des suffrages qui se sont portés sur lui, c’est aussi négliger une réalité pourtant profondément déterminante de notre République : seuls deux candidats sont qualifiés pour le second tour ! Dès lors, chaque électeur, comme chaque candidat est contraint de choisir entre ces deux qualifiés. Certes, on peut choisir ou non de dire pour qui l’on s’apprête à voter, et pour qui on appelle ou non à voter. Je ne vois pas cependant comment un député sortant ou un candidat déclaré aux législatives peut éviter de dire s’il choisit Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal. La question de l’éventuelle recomposition politique peut se poser ensuite, pour les législatives. Mais se dévoiler, assumer ses propres responsabilités avant le second tour de la présidentielle n’est pas une faculté, c’est une nécessité. Une sorte de « principe de réalisme institutionnel ».