Nous voici parvenus au terme que je m’étais fixé à moi-même, seul, dans mon for intérieur, pour mon implication dans la vie de ce blog. Ouvert, il y a deux ans, jour pour jour, par mon fils Emmanuel. Quelques chiffres d’abord : 1.132 billets postés en 730 jours ! Dont 1.042 par votre serviteur. 41 par A.B. Galiani. 20 par Damien Catteau. Plus de 13.000 commentaires déposés !

Ce blog aura été, tout au long de ces 2 années, mon journal de bord. J’y ai traité librement et vraiment le plus sincèrement que j’ai pu de tous les sujets qui ont nourri ma vie quotidienne. D’Alençon, l’Orne, le Sénat, ou l’étranger. Des questions économiques et financières, la LOLF, à la politique, en passant par le notariat, les TIC et tous les sujets que rencontre un élu. J’y ai ajouté, quand cela ne mordait pas trop sur ma vie privée, la part d’humanité que les hommes politiques conservent en eux, malgré la dureté de l’univers dans lequel ils vivent. Je veux remercier chacun de vous pour la part essentielle qu’il a apportée à la vie de ce blog, en le visitant, et plus encore en y déposant ses commentaires. Merci aussi à tous les bloggeurs qui m’ont conseillé amicalement et tant appris. Ils se reconnaîtront, mes visiteurs du soir au Sénat. Alors maintenant, que faire ? Le mettre hors ligne ? Ce serait un gâchis, mettre au placard une somme immense d’informations accumulées. Le laisser hors ligne, sans l’alimenter ? Cela n’a de sens qu’en le mettant en archives sur mon site perso. Mais je mesure qu’un blog est un être vivant et que les informations qui y figurent doivent pouvoir en permanence être soumise au contradictoire de tous les visiteurs. Bref, ce n’est vraiment pas un outil comme les autres. Quand on commence, on ne sait plus comment arrêter !
Dans la réalité, je dois vous avouer que cela a été pour moi d’abord un test sur ma capacité à mener un combat contre moi-même. Je me demandais vraiment si j’étais capable de me soumettre volontairement, sans que cela ne soit une obligation, à une écriture quasi-quotidienne. Bon an, mal an, j’y suis parvenu. Et cela m’a rassuré pour une seconde étape dont j’ai envie depuis bien longtemps et qui consisterait à écrire un livre sur les situations rares que j’ai pu connaître en 25 ans de vie publique à tous les échelons de la République, et les enseignements que j’en tire.
Dès lors, la meilleure solution consiste à continuer à faire vivre NOTRE blog. Je propose de le faire en sollicitant davantage de plumes extérieures. Tout en restant investi personnellement et en restant responsable de la rédaction. Je me dois d’assumer moi-même son contenu. Je me fixe désormais au moins un billet par semaine ! C’est raisonnable et très faisable par rapport à mon rythme actuel. Soyons lucide ceci aura une influence sur l’audience. Mais peu importe.
L’audience est une joie de nous savoir une communauté plus nombreuse d’internautes, mais elle ne doit non plus devenir une tyrannie ou une contrainte et peser sur le contenu éditorial. J’en viens d’ailleurs à ce contenu, pour dire qu’il m’a été fait des remarques très justifiées sur le caractère très (trop) hétéroclite des rubriques : Alençon, Saint Céneri, l’Orne, le Sénat, le Notariat, l’économie, les finances, la LOLF, les TIC, la politique, etc. J’en conviens, mais ne suis guère enclin à changer ma manière de faire, dans la mesure où ma vie quotidienne me conduit à traiter successivement d’une variété incroyable de sujets n’ayant, en apparence, aucun lien les uns avec les autres. Or, pourtant, ils sont ma vie. Et ce blog a vocation à en constituer le carnet de route. C’est pourquoi je souhaiterais pouvoir continuer ainsi. A chacun de zapper immédiatement lorsque le sujet ne l’intéresse pas. C’est aussi l’occasion pour moi de signaler que j’aimerai souvent mieux cerner le profil des visiteurs. Leur attente. Leurs critiques. Leurs suggestions. J’ouvrirai régulièrement un billet sur ce point pour nourrir cette interactivité qui me manque souvent.
Enfin, j’en termine sur deux ou trois aspects de forme qui me tiennent à coeur et qui sont consubstantiels à mon engagement politique. Je ne souhaite pas que ce blog soit perçu comme excessivement partisan (faisons abstraction de la période électorale qui a coloré inévitablement les billets). Chacun connaît mes idées. Mais ceux qui ne pensent pas comme moi sont et seront toujours les bienvenus, dès lors que les échanges restent courtois. Tiens au fait, la courtoisie doit être érigée au rang des valeurs de ce blog car c’est une vraie forme d’élégance à laquelle je tiens beaucoup. Je souhaite aussi qu’il soit davantage encore un lieu de rencontre entre les agents publics et ceux au service desquels ils sont placés. Je connais le devoir de réserve auquel ils sont tenus. Mais l’usage du pseudo leur offre une grande marge de manoeuvre. Ma conviction est qu’en France le dialogue entre l’administration et les administrés est indigent. Nous devons participer à cette modernisation.
Alors voilà, je vous propose de continuer ensemble, tranquillement, paisiblement, cordialement, sur la voie ou le hasard nous a conduits en nous fixant l’ambition collective de faire progresser le débat public et le rendre fécond pour la France et les Français