En qualité de Rapporteur Spécial de la Commission des Finances du Sénat pour la mission « Transports », je n’ai pu que saluer l’initiative du Président de la République de s’emparer, lui-même, du dossier de la ligne A du transilien RER, dont la situation catastrophique excède les compétences du conseil régional d’Ile de France. Lequel paraît bien en peine de faire face. Je propose aux internautes de m’aider, sur ce blog à tenir une chronique des « petites horreurs » quotidiennes de la ligne de transports collectifs la plus fréquentée du monde. Cela ne devrait malheureusement pas être très difficile. Et stimulera le gouvernement dans sa diligence à trouver des solutions.
Je commence moi-même.
A vous d’alimenter la suite.

Mardi 3 juin à 19h20, station « grande arche de la Défense ». Le conducteur d’une rame dont l’affichage électronique indique qu’elle est à destination de Cergy, annonce aux passagers que sa mission est à destination de Poissy. De nombreux passagers quittent le train, d’autres y entrent, mais incrédulité et scepticisme règnent encore. Le conducteur répète son message, il l’énoncera en tout quatre fois. La quasi-totalité des voyageurs se rendant à Cergy quitte alors le train par dizaines. Il repart. A la station suivante, Nanterre préfecture, le conducteur rectifie : l’affichage est bien exact, le train va à Cergy ! Il le répètera à toutes les gares. Hélas, les passagers pour Cergy attendent le train à la station précédente, tant pis pour eux… ceux qui comptaient aller à Poissy doivent en changer. Cherchez l’erreur… C’est simple : le conducteur qui a fait la mauvaise annonce n’est pas le même que celui qui l’a rectifiée. D’ailleurs ce conducteur n’est allé ni à Poissy, ni à Cergy, il ne va jamais dans aucune de ces gares, c’est un conducteur de la RATP qui quitte le train à Nanterre pour en laisser les commandes à un collègue de la SNCF. C’est ce merveilleux système qu’on appelle l’interconnexion, maillon faible de l’articulation entre RATP et SNCF en Ile de France, qui saute à la moindre difficulté et laisse les voyageurs désemparés (il y en a d’autres, notamment Gare du Nord)…
Mardi 4 juin 8h25, station « Cergy saint-Christophe ». De sympathiques médiateurs de la SNCF en sweat-shirt vert accueillent les voyageurs, mais derrière les tourniquets, et leur annoncent qu’il n’y a aucun train, plus du tout. « Incident voyageur » est l’explication. Un service de navette les emmène à Cergy préfecture. Entre la navette et le retard des trains au départ, difficile d’être en-deçà d’une demi-heure de retard, et d’éviter de voyager debout. Mais tout le monde n’est pas malheureux : les opérateurs de téléphonie mobile profitent de milliers de minutes consommées pour annoncer ces retards !