Zélie et Louis Martin, le deuxième couple au monde à être béatifié.

Alençon et Lisieux fêtent, ce week-end, Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse. Ils vont être déclarés bienheureux par l’Église catholique.
Avant d’être les parents de Thérèse d’Alençon, Louis et Zélie Martin sont un père et une mère. Un couple ordinaire, de la petite bourgeoisie de province, bien dans l’esprit de son temps. Très pratiquants, ces parents que leur fille jugeait « plus dignes du ciel que de la Terre » ont toujours eu l’aspiration de servir Dieu et même d’entrer dans les ordres. Si bien que, quand ils se marient, le 13 juillet 1858, en l’église Notre-Dame d’Alençon, ils ne doutent pas une seconde que ce mariage soit une volonté divine.
Il a 34 ans, elle 26 et ils ne se connaissent que depuis trois mois. Pour eux, qui ont rêvé de se consacrer à Dieu, à une époque ou la pratique catholique est très moralisatrice et où, dans l’Église, on loue la perfection de la virginité, ils décident de vivre comme frère et soeur. C’est leur confesseur qui les appellera à mettre fin à leur abstinence.

Bébé miraculé
De leur union naîtront alors neuf enfants : Marie (1860), Pauline (1861), Léonie (1863), Céline (1869), Thérèse (1873) et quatre « petits anges » qui mourront en bas âge. Louis et Zélie s’occuperont de leur famille, tout en continuant à tenir l’horlogerie et l’entreprise de dentelle d’Alençon, qui comptera jusqu’à une vingtaine d’ouvrières.
Après le décès de Zélie, d’un cancer du sein, alors que Thérèse n’a que 4 ans et demi, la famille déménage à Lisieux, où elle restera très soudée autour du père. L’une après l’autre, chacune des filles rentrera dans les ordres : quatre au Carmel de Lisieux et Léonie à la Visitation de Caen. Thérèse avait 15 ans et demi. En inscrivant Louis et Zélie Martin parmi la liste des bienheureux, le pape Benoît XVI les fait sortir de l’ombre de Thérèse. Proclamés Vénérables en 1994, par le pape Jean-Paul II, – c’est-à-dire que l’on peut les prier, -ils ne sont pas béatifiés à cause de leur fille, mais bien pour eux-mêmes. Pour leur modèle de vie de couple, fidèle à l’Évangile.
Leur premier miracle, celui du petit Pietro Schiliro, en 2002, à Monza, en Italie, reconnu par le pape le 4 juillet, participe à cette réputation de sainteté. Au pèlerinage Sainte-Thérése d’Alençon, où 9 000 messages témoignent de leur intercession dans le monde, dont plusieurs guérisons inexpliquées, Louis et Zélie Martin sont en marche vers la canonisation. Néanmoins, pour qu’ils deviennent saints, il faudra encore un nouveau miracle.

Anne BLANCHARD-LAIZÉ. Ouest-France

NDLR : Pardon de mon patriotisme alençonnais, mais je ne trouve pas très juste que l’on ne parle que de Sainte Thérèse de Lisieux alors qu’elle est née à Alençon et que sa foi et son choix de la vivre ainsi est, elle-aussi née à Alençon, où se situe la « maison natale de Saint Thérèse ». AL.