Les mots ne suffisent plus pour décrire la panique qui s’empare du système financier.

Si l’heure est gravissime, il serait irresponsable d’oublier, en cet instant, comment on en est arrivé là ! Tout d’abord l’Euro a été construit sur la base d’un engagement réciproque de tous les pays y participant, de respecter certaines disciplines indispensables à sa survie. Un système d’alarme et de surveillance multilatérale a été instauré mais, partiellement, débranché par la France et l’Allemagne en 2003, alors que les dérapages de la Grèce étaient déjà signalés.

Depuis lors, l’immense majorité des pays s’est soustraite auxdites disciplines. Aujourd’hui, la montagne de dettes cumulées rend le système de l’Euro difficilement soutenable.

La seule réponse demandée par les marchés est de rendre indéfiniment responsables tous les pays de la zone euro de toutes les dettes de tous les pays !

Les citoyens de chaque pays ont-ils été bien informés qu’on leur propose de devenir indéfiniment responsables des dettes de tous leurs voisins participant à l’euro ?

Pire, comme rien n’est proposé pour arrêter les dérapages à venir et d’ailleurs en cours, chaque pays serait aussi responsable des dérives futures.

Est-ce bien raisonnable ?

Quant on a perdu tout crédit auprès de ses créanciers, on ne se soigne pas en trouvant de nouvelles cautions. On change radicalement son mode de gestion !

La première des décisions doit donc viser à interdire purement et simplement tout dérapage ou en individualiser les effets par pays qui les commet !

Ensuite et seulement, après que ce premier point aurait été acté, on peut envisager les modalités de mutualisation des dettes déjà accumulées à ce jour ! Notamment en fixant la part revenant aux banques lesquelles se feront refinancer demain par leurs États, mais c’est une autre histoire.

Donc tout Sommet, pour avoir une chance de réussir, doit :

1°) Réaffirmer la responsabilité individuelle de chaque pays pour la dette qu’il va constituer à compter de ce jour ! Et s’interdire de faire appel à la solidarité européenne !

2°) Définir les modalités de prise en charge collective des dettes accumulées en cantonnant celles aujourd’hui constatées pour un refinancement à organiser et « soutenabiliser » celles à naître de la manière la plus incontestable qui soit, notamment par un respect enfin scrupuleux des traités.

Toute autre méthode sera un nouveau cautère sur une jambe de bois, la confiance ne renaitra pas et la tragédie sera alors inévitable.

Et si on demandait à des gens de bon sens de s’occuper de nos affaires communes?