Françoise Fressoz publie sur son blog un billet intitulé « Bayrou courageux mais pas téméraire ».

Heureusement pour nous et pour notre pays d’ailleurs! Vous savez, les Français attendent de leur Président qu’il soit courageux et sincère mais certainement pas téméraire.

Courageux et sincère, François Bayrou l’est foncièrement. Il a commandé les notes les plus détaillées et documentées pour choisir la trajectoire la plus vertueuse de retour à l’équilibre des finances publiques. C’est-à-dire, celle qui permettra de concilier l’exigence de redressement, la relance de la production et la croissance en résultant tout naturellement.

La sincérité avant les élections est, croyez-moi, l’indice principal de l’état de santé d’une démocratie.

Si les électeurs ont besoin de promesses intenables, c’est qu’ils n’ont pas envie de bâtir un avenir solide pour eux-mêmes ni pour leurs enfants. Et ils se jettent dans les bras du meilleur bonimenteur de la kermesse électorale.

Si en revanche, les Français connaissent et acceptent la vérité, la démocratie est en bonne santé et les élections deviennent un moment fort de la vie en société. Pour voter en conscience, ils doivent savoir que leur emploi, leur pension, leur assurance maladie, la dépendance sont étroitement liés à la capacité financière de la France à en garantir le paiement jusqu’à la fin de leur existence. Ce, sans étrangler le niveau de vie de leurs enfants.

S’agissant des finances, la pensée de François Bayrou est claire, limpide, sans ambiguïté : le niveau trop élevé des dépenses publiques atteint actuellement n’est plus soutenable, plus finançable. Sauf à prélever la totalité du fruit du travail des citoyens, aucune structure fiscale décente ne peut y pourvoir.

Dès lors, deux solutions sont possibles :

Soit il est procédé à des coupes aveugles dans tous les budgets, sans savoir par avance les effets qu’elles produiront,

Soit est acceptée et appliquée une règle intangible, celle de la stabilisation des dépenses en valeur. Concrètement, les administrations publiques doivent trouver dans leurs gains de productivité, dans les réformes structurelles, les moyens de rendre les mêmes services aux Français sans dépenser un euro de plus, au moins pendant deux ans.

Qui osera prétendre alors qu’au moment où la France risque de se voir retirer son carnet de chèque, elle est incapable de maintenir ses dépenses au niveau de l’année précédente ?

La presse souhaite savoir précisément quels sont les effets produits par cette stabilisation en valeur dans les politiques publiques. C’est tout de même formidable ! Une telle question n’était jusqu’alors posée par personne pour savoir pourquoi les dépenses augmentaient les années précédentes !

Elles augmentaient car à tous les étages des administrations, des prestations sociales, des collectivités locales, chacun s’accordait sa petite augmentation à crédit, hypocritement dissimulée sous le vocable imparable « d’inflation ».

Disons-le franchement, la ruse n’a que trop duré. C’est avec ce genre de méthode que nous sommes devenus champions monde de la dépense.

S’agissant des collectivités locales, si l’Etat cesse de leur infliger les dépenses nouvelles qu’il leur a imposées au cours des dernières années, les économies seront vite trouvées. Il suffit, pour résumer, que le Gouvernement interdise à ses administrations centrales d’engager la moindre dépense pour le compte des collectivités locales et de donner à la CCEN un avis conforme et la question des économies des collectivités locales sera résolue.

S’agissant des dépenses sociales, là encore, il ne s’agit pas de les baisser mais de faire en sorte qu’elles ne dépassent pas le montant de l’année précédente. Si l’assurance maladie, l’assurance vieillesse, toutes les prestations sociales sont maintenues au niveau actuel, cet effort n’est en rien immoral. En réalité, c’est l’inverse, il va garantir, pour l’avenir, le service de ces prestations actuellement menacé car payé à crédit.

S’agissant des salaires, est-ce vraiment si scandaleux de stabiliser la masse salariale de la fonction publique, quand les Français qui travaillent dans la sphère privée perdent leur emploi.

Soyons raisonnables, la proposition de François Bayrou est ni plus ni moins fondée sur la notion du « bon père de famille » inscrite dans le Code Civil. Elle fait obligation d’assurer l’avenir de la famille dans la durée et pas seulement le temps d’une campagne électorale.

Non, ce programme n’est pas dur à vendre car il est honnête et surtout sincère. Là, les Français savent à quoi s’attendre par différence aux marchands de promesse qui expliquent qu’ils vont tout régler par une croissance providentielle. Cette théorie en vigueur depuis 35 ans, on voit aujourd’hui où elle mène.

Non, la dépense publique ne sera pas le sujet tabou de la campagne, bien au contraire. François Bayrou en fera le principe de loyauté pour assurer l’avenir de la démocratie.