Le Web est désormais pris très au sérieux par les annonceurs. Il pèse actuellement 9 % des investissements publicitaires en France. C’est un article de Julie de Meslon, sur 01net, ce soir. La toile a bel et bien gagné ses lettres de noblesse auprès des annonceurs. C’est ce que confirme la dernière étude menée par l’association professionnelle Internet Advertising Bureau (IAB) et TNS Média Intelligence, qui indique que 984 millions d’euros ont été investis en publicité sur le Net au cours du premier semestre 2006. Soit une croissance de 57 % (à périmètre constant (1)) par rapport au premier semestre 2005, là où l’ensemble des autres supports médias (presse, TV, affichage, radio, cinéma) peine à franchir les 11 % d’augmentation. Un record.

Le canal Internet représente désormais 9 % du gâteau publicitaire global et encore, sans compter les millions brassés par les liens sponsorisés (liens publicitaires textuels) : numéro un du lien sponsorisé, Google ne communique toujours pas ses chiffres. Si le Web reste encore loin derrière la presse écrite (33,7 %), la télévision (29,3 %) ou la radio (15,1 %), il s’approche dangereusement des panneaux d’affichage, qui flirtent avec les 12.
Pour autant, le succès de la publicité en ligne ne se ferait pas au détriment de celle sur les médias traditionnels : « Internet fait désormais partie intégrante des plans plurimédias. Ce qu’un annonceur gagne grâce à la publicité en ligne, il pourra le réinjecter plus tard dans une campagne TV », analyse Jérôme de Labriffe, président de l’IAB.
Le Web a surtout profité de l’arrivée de nombreux nouveaux annonceurs, prêts à injecter des budgets pérennes sur ce canal. Ceux-ci sont en effet rassurés par un média aujourd’hui mûr. Le public est présent (52 % des Français de plus de 11 ans se sont connectés au moins une fois en juin 2006, selon Médiamétrie) et « les outils de mesure de la publicité en ligne sont devenus aussi précis que ceux pour les autres médias », ajoute Jérôme de Labriffe.
Les annonceurs vont encore se diversifier.
Pour ce semestre, on retrouve dans le top 5 des annonceurs en ligne des habitués tels que la SCNF, Switch Voyages (Partirpascher.com, Vol-sec.com) ou SFR. Mais de nouveaux secteurs gagnent du terrain : la grande consommation (Coca-Cola, L’Oréal Paris, Unilever…) et la distribution. Et la diversification des acteurs, dont les PME-PMI, devrait être une des grandes tendances de l’année à venir. Déjà, de nouveaux entrants comme Virgin Mobile, Electrolux ou QuickSilver, se sont montrés très actifs en quelques mois.
Autre tendance notable, la publicité en ligne a élargi son spectre de sites « supports ». Alors que les portails/moteurs de recherche et les sites de FAI étaient en 2005 la cible favorite (64 %), leur poids est tombé à 47 %. La faute aux sites d’information, plébiscités par les annonceurs.
Malgré son explosion, le marché serait, selon l’IAB, à l’abri des dérives. On se souvient du pullulement de bannières agressives aux heures fastes de la bulle Internet, qui ont exaspéré plus d’un internaute… « Tout le monde a les mêmes intérêts et prend garde à ne pas détériorer le terrain », affirme Jérôme de Labriffe.
L’IAB, qui n’a pas vocation à jouer les surveillants comme le Bureau de vérification de la publicité, cherche plutôt à aiguiller ses membres pour profiter au mieux de la publicité en ligne. Il prépare ainsi des recommandations sur les publicités vidéo (rich media), un format à la mode, pour conseiller par exemple leur durée optimale pour accrocher l’internaute.


(1) En 2005, les chiffres étaient fournis par 24 régies publicitaires, rejointes par 10 nouvelles régies en 2006 (soit un total de 1536 annonceurs actifs).