Le journal La Tribune évoquait hier une controverse sur le chiffrage du programme législatif de l’UMP. Notamment suite aux calculs publiés par l’Institut de l’Entreprise. Comme de nombreux visiteurs m’ont aussi invité à m’exprimer sur le sujet, je le fais volontiers.

Selon moi, l’essentiel n’est pas dans le chiffrage mais dans le  »cadrage’‘ qui l’entoure et qui est inscrit explicitement en page 14 du projet. Il fixe précisément, pour la première fois dans l’histoire de notre république, le cap et les cibles de rétablissement de nos finances publiques. Ce cadrage garantit la soutenabilité globale du programme, le respect des générations futures (ne plus emprunter pour l’investissement) et la transparence.

Précis et explicite, il constitue un engagement de l’UMP sur :

– La base d’une hypothèse de croissance annuelle (2,25%) sérieuse puisqu’elle correspond à la croissance potentielle aujourd’hui calculée par la communauté des économistes ; – Le respect d’une norme de dépenses publiques qui ne devront pas dépasser, chaque année, 1,8% en volume. Crédible puisque celle actuelle sur 2004-2006 a été de 1,93% ; – L’exigence de retour de la dette sous la barre de 60% du PIB, à l’horizon de 2012. Niveau de déficit qui permettra d’inscrire la « règle d’or » dans notre constitution, n’autorisant le déficit que pour l’investissement.

Ce cap et ces cibles permettront, au terme de la législature, d’avoir mené à bien les réformes dont notre pays a besoin et engagé, en profondeur, la dynamique du désendettement. Certes, cette perspective clairement tracée par l’UMP se donne deux années supplémentaires pour atteindre le seuil de 60% (2012 au lieu de 2010), par rapport aux recommandations de la Commission Pébereau (à laquelle j’appartenais). Mais, elle permet d’engager immédiatement des actions prioritaires, qui touchent à la dynamique d’une croissance nouvelle, et à enclencher dés le début de la législature par la recherche, le développement, l’enseignement supérieur, l’accroissement des heures travaillées, ect… Cette perspective est, par ailleurs, à la nuance près, exactement conforme à celle proposée par la sage Commission des Finances du Sénat dans son rapport sur le débat d’orientation budgétaire. La question du chiffrage individuel, mesure par mesure, est moins essentielle puisqu’elle dépend des modalités précises de celles-ci dont la définition ne saurait prétendre à la finitude à cinq mois des législatives.

Je lirai avec attention tous vos commentaires.