La presse regorge d’articles sur les éternelles controverses, en période de campagne électorale, sur les chiffrages des projets des candidats. Je n’accorde, pour ma part, que peu d’intérêt à cette polémique. Car elle n’apporte guère de valeur ajoutée au débat. Et ne participe en rien au consentement éclairé des citoyens à tel ou tel projet. En effet, quelle que soit la sincérité des « chiffreurs », leur tâche est impossible dès lors que chacune des mesures n’est pas définitivement rédigée sous la forme d’un texte de loi énonçant clairement l’assiette, le taux, et les modalités des dites mesures, pas plus que leur date d’entrée en vigueur. On imagine bien qu’un programme de 5 ans ne s’appliquera, par exemple pas, intégralement dès la 1ère année. Je recommande, pour l’instant sans grand écho, qu’il soit présenté par chaque candidat un cadrage précis des finances publiques pour la durée de la législature. Ce document pourrait prendre la forme du « Programme de Stabilité » tel qu’actuellement établi par tous les gouvernements de l’Union Européenne (sur trois ans) en le prolongeant sur 5 ans (durée d’une législature). Cet exercice aurait le mérite de faire apparaître clairement, les hypothèses de croissances retenues, et plus encore les engagements des candidats à l’endroit du peuple français, en matière d’évolution des dépenses, par catégorie de comptes publics (Etat – ASSO – APUL – ODAC), d’évolution de recettes, par mêmes catégories, d’évolution de solde, de dette, selon la même méthode. Ainsi le retour à l’équilibre de nos comptes publics, toutes administrations confondues, serait clairement fixé dans le temps ainsi que l’évolution de la dette. Une telle démarche serait beaucoup plus exigeante pour les candidats que le traditionnel inventaire à la Prévert et surtout obligerait à conduire la politique au lendemain de l’élection dans le respect de ces engagements précis dont le suivi pourrait être contrôlé chaque année.