Je m’étonne de la légèreté du débat fiscal. Une sorte de grand café du commerce qui s’érige en juridiction pour instruire le procès. Chacun semble ingénument s’étonner aujourd’hui des effets secondaires de ce dispositif qui n’est pourtant qu’un bâtard d’une démarche politique et fiscale ambigüe et couarde.

Les défauts du bouclier sont inscrits dans ses gènes. Il est connu, j’espère, que la France est la championne du monde de l’hypocrisie politique. Ce dispositif, comme bien d’autres, a été inventé pour contourner un autre impôt idéologique et tabou que l’on n’a pas osé supprimer. Le simple bon sens commandait de supprimer l’ISF, puisque cet impôt frappe aveuglément le capital. Or, le capital peut parfois générer beaucoup de revenus (et alors l’impôt n’est pas nocif) ou n’en générer aucun, voir coûter, et alors l’impôt devient stupide.

Tous les grands pays se sont limités à imposer le capital exclusivement lors de sa transmission, tant à titre onéreux qu’à titre gratuit. Si l’on supprime l’ISF, qu’on en remplace le produit par une tranche d’IRPP supplémentaire, le problème est réglé. Le bouclier fiscal peut disparaître. C’est tellement simple !

Quant à l’impôt sur le capital, il est payé lors des ventes par les droits de mutations, et lors des successions par des droits qu’il aurait été plus prudent de ne pas supprimer, sans réfléchir. Faisons une pause idéologique et tous les problèmes fiscaux de la France seront résolus. Honnêtement beaucoup de discours de gauche comme de droite sont d’une indigence confondante.