La semaine qui commence sera budgétaire. Marquée par la présentation, par le gouvernement, de son rapport sur le débat d’orientation budgétaire mardi prochain à l’Assemblée Nationale. Mon intuition de « vieux budgétaire » qui suit sans interruption le budget depuis 1992, me dicte que l’interminable controverse sur le non remplacement des départs à la retraite va rebattre son plein. Il alimentait déjà les gazettes la semaine passée. En témoigne l’article ci-joint du Figaro sur les divergences des ministres en la matière. Cette divergence, tout au long de la préparation du budget n’est d’ailleurs ni nouvelle ni critiquable. Je la trouve plutôt saine. Il est bon qu’elle se tienne au grand jour, puisqu’elle est la réalité. Et rien n’est plus rassurant pour les citoyens que de pouvoir croire dans la sincérité de ceux qui les gouvernent.

En revanche, lorsque la question sera tranchée, j’appartiendrai au groupe de ceux qui seront parmi les plus exigeants pour que la solidarité entre les ministres sur l’arbitrage du premier d’entr’eux soit sans faille. Rien n’est plus déplorable que ces jérémiades de ministres à double langage qui approuvent à Matignon et qui pleurent en rentrant dans leur ministère. J’ai tellement connu cela. Aujourd’hui je trouve ce débat devenu indigent. Inutile. Erroné. Sans signification. D’un autre âge. Du siècle dernier quoi ! La question n’est plus celle des effectifs et des plafonds des autorisations d’emplois qui font tant saliver la presse. La vraie et seule question est la masse salariale.
Or, à ce sujet, le gouvernement serait bien inspiré de se fixer des objectifs ambitieux. Et s’il s’engageait à ne pas dépenser en 2007 un euro de plus qu’en 2006, en masse salariale et en pensions ? Il pourrait ainsi révéler aux Français une formidable nouvelle : celle que ministres et administrations se sont mis en état de servir la France au même prix que l’an passé, sans un sou de plus ! Ce serait la meilleure pédagogie. Cet engagement serait compréhensible par tout le monde et infiniment plus parlant que les batailles sur des milliers d’emplois dont on ne sait jamais à quoi ils servent. Notamment s’ils sont utiles ou non. En allant dans ce sens, le gouvernement aurait plus de soutien qu’il ne l’imagine. Puis, entre nous, il ne prend pas grand risque car il n’est pas improbable que ceux qui proposeront le budget n’auront pas à l’exécuter !