C’est le thème de la conférence qu’il m’avait été confié de présenter ce midi au Conseil Départemental de l’Orne devant l’Association des Anciens du Lycée Alain d’Alençon, présidée par Cyrille Launay.

Mon ami Guy Rivière, président honoraire de l’Association, m’avait sollicité pour traiter de cette importante question. Et c’est avec plaisir que je l’ai accepté tant pour lui-même que pour ces anciens élèves du Lycée Alain qui sont les témoins de l’histoire glorieuse de cet établissement qui a tant contribué à la belle réputation de notre ville d’Alençon.

Après avoir fait le point sur la portée de chaque mot contenu dans le titre, nous sommes partis en voyage de réflexion collective pour examiner comment les grands défis du monde actuel, fin de l’hégémonie occidentale, absence de leadership mondial, réchauffement climatique, vagues migratoires, vieillissement de la population, mondialisation de l’information, impactent l’organisation de notre vie locale.

Un examen a été fait des différents acteurs menant ensemble l’action publique locale qu’il s’agisse de l’Etat, des régions, des départements, des intercommunalités, des communes. Je n’ai pas caché ma sévérité sur la manie de l’Etat de vouloir réformer tout le monde sauf lui. J’ai affirmé la capacité des collectivités locales à s’organiser librement et conventionnellement pour la répartition de leurs missions, et l’urgence à instaurer un principe du « prescripteur-payeur ». Nous avons évoqué les gains de gestion que nous pouvions faire en mutualisant nos moyens humains et matériels.

Je me suis appliqué à bien séparer dans la vie d’une collectivité ce qui relève de la démocratie et ce qui relève de la gestion, la confusion étant souvent très grande. Pour résoudre les problèmes qui sont liés à l’accueil des migrants, leur insertion dans notre société, pour éliminer les zones de non droit, pour traiter de l’aide aux personnes âgées, d’un urbanisme réfléchi, de la qualité de l’eau, de tout ce qui fait notre quotidien, la démocratie de proximité est irremplaçable. Et ce n’est pas en élargissant à l’infini les périmètres des collectivités que nous réaliserons des progrès. Bien au contraire. J’ai souhaité insister sur la valeur d’exemplarité des collectivités pour éveiller nos concitoyens à la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique.

Nous n’avons pas manqué de traiter de la question devenue comique bien que ruineuse des normes en France.

Enfin nous avons constaté que la gouvernance territoriale dans un monde en mouvement appelait un changement total de paradigme en abandonnant la vision hiérarchique et en adoptant une approche en réseau. C’est évolution pour ne pas dire une révolution copernicienne à laquelle nous sommes appelés, afin d’avoir une vie locale plus simple, plus directe, moins bureaucratique, associant davantage les citoyens usagers à nos décisions, afin qu’ils comprennent mieux les enjeux de l’évolution de notre société et pour les relever tous ensemble au bénéfice de la démocratie et de nos libertés.

Les questions qui ont suivi étaient toutes d’une très grande profondeur et importance.

Belle matinée pour un Président de Conseil Départemental heureux.

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