Espérant que la raison l’emporterait, à la faveur de la douceur qu’inspirent généralement les fêtes de Noël et celles de l’année nouvelle, j’avais attendu pour m’exprimer. Comme aucun signe bienveillant ne s’est produit, je libère ma pensée.

Le sort réservé à Stéphane Guy par la direction de cette chaine, sous la férule du Groupe Bolloré, illustre tristement les bouffées brutales auxquelles peut s’abandonner un capitalisme froid et distant qui se sent tout puissant. Pour avoir défendu toute ma vie la liberté d’entreprendre et la prospérité économique, je me sens en devoir de dénoncer ces méthodes, exprimer ma stupéfaction et dire combien ces comportements portent atteinte à l’image du monde économique, du patronat, et des grands groupes.

Le respect réciproque entre agents économiques, employeurs et salariés, restera toujours le socle de la confiance sans laquelle aucune prospérité n’est possible. Or, les décisions disproportionnées prises ces derniers temps par ce Groupe révèlent une pathologie d’autoritarisme de type trumpiste.

Le réflexe de domination, la logique d’élimination de tout ce qui ne flatte pas, la recherche de soumission par la terreur relèvent de funestes époques fort malvenues dans les temps de crise sanitaire que nous traversons.

La propriété de médias ne peut emporter propriété des consciences. Les journalistes dignes de ce nom ne sont pas des objets, des machines décervelées à la botte d’un seul homme épris d’un pouvoir absolu.

Ce système est l’antithèse de la démocratie libérale à laquelle je crois. Le fondement de mon engagement politique c’est la liberté de la presse, le refus de la concentration du pouvoir, le refus de l’arbitraire, le refus de la répression des voix dissonantes. 

La sanction de toute expression publique de soutien à une idée supposée différente de celle du pouvoir est typique des verrouillages institutionnels des systèmes autocratiques. Le musellement des médias, la menace larvée, l’intimidation en sont la déclinaison historique.

Ma conception de la droite et du centre, dans une France moderne, est de militer pour que ceux qui exercent les hautes responsabilités d’un gouvernement d’entreprise témoignent d’un esprit d’exemplarité. C’est la condition pour que les pertes d’emploi liés à l’économie soient acceptables. S’ils ne l’entendent pas ou ne l’acceptent pas, c’est alors que nous n’empruntons pas le même chemin.

Et c’est pour avoir assumé ces valeurs, la tête haute, que Stéphane Guy doit être soutenu dans la poursuite de son chemin de liberté.