L’aléa moral ou risque moral est une notion qui pose le problème de l’opposition entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif. Ce phénomène est défini comme « la maximisation de l’intérêt individuel sans prise en compte des conséquences défavorables de la décision sur l’utilité collective ».

Le problème se rencontre notamment dans le domaine des assurances : couverte par un contrat d’assurance santé, par exemple, une personne prend des risques pour sa santé plus facilement, parce qu’elle n’est plus la seule à en subir le coût ! Le problème, c’est que les comportements à risques (refus de vaccination, alcool, tabac) conduisent à augmenter les coûts de santé pour la collectivité.

Le domaine de la santé n’est pas le seul concerné. Par exemple, lors de la crise des subprimes, il a été reproché à certaines banques d’avoir pris des risques excessifs en sachant que les États interviendraient pour les secourir afin de maintenir la confiance dans le système financier. Les contribuables se sont alors plaints de ce que l’on les assurait d’une mutualisation des pertes alors qu’elles n’étaient contraintes à aucune mutualisation des bénéfices.

Sans bien s’en rendre compte, ceux qui refusent de se faire vacciner se comportent comme ces banques qu’ils dénonçaient probablement lors de la crise financière. Ils revendiquent des comportements à risques à charge par la société d’en assurer les coûts. Ce qui est d’une grande injustice.

Le pauvre emprunteur involontairement en mauvaise santé va devoir payer une prime d’assurance vie exorbitante quand un antivax va conserver gracieusement sa couverture maladie comme s’il ne prenait aucun risque. Les familles modestes peinent à doter leurs enfants de lunettes ou faire soigner leurs dents, en raison du reste à charge. Les antivax seront remboursés de la totalité des coûts de leurs soins intensifs.

Revendiquer sa liberté est un droit, en prendre la responsabilité est une obligation.

Parmi les instruments généralement mis en place pour éviter ces abus de comportement existe le ticket modérateur qui est la partie des dépenses de santé restant à la charge du patient, une fois que l’Assurance Maladie a remboursé sa part. Ce ticket modérateur existe depuis la création de la Sécurité sociale, et s’applique sur tous les frais de santé. Son pourcentage varie selon la nature du risque, le respect ou non du parcours de soins coordonnés.

Compte-tenu du risque bravé pris par les non-vaccinés, le ticket modérateur devrait être relevé à un pourcentage très élevé pour éviter que la société ne soit condamnée au paiement de dépenses extrêmement coûteuses et évitables et qui viennent réduire l’accès aux soins de malades bien involontaires.

Évidemment ce point de vue sera vilipendé mais il résulte de la logique de tout système assurantiel depuis la nuit des temps.